jeudi 25 mars 2010

Interview pour le webzine Free-Landz

Dans le cadre de mon activité au sein du Parti Ꝓirate Rhône-Alpes, j'ai accordé une interview au webzine urbain Free-Landz.

Nous avons discuté durant plusieurs heures de l'évolution des habitudes de vie, de la production et de la consommation d'œuvres artistiques, ainsi que des modèles économiques pour les différentes industries culturelles. Sans surprise, les questions technologiques ont également été abordées, avec l'inadéquation entre le temps législatif (qui par nature doit profondément soupeser chaque question) et le temps de l'informatique qui connait un saut évolutif tous les 5 ans.

Nous avons également discuté des travaux actuellement en cours au niveau international, européen, national et local : ACTA, HADOPI, LOPPSI, vidéosurveillance sur Lyon, atteintes à la vie privée sous plusieurs formes, etc.

Et bien sur, toujours cette même question : « Pourquoi avez-vous choisi ce nom, 'Pirates' ? ». Pour la petite histoire, c'est simplement que les grosses entreprises du divertissement multimédia, pour justifier leurs pertes financières, ont mis en cause leurs propres clients en les accusant de consommer de façon illicites les œuvres qu'ils avaient acquis. Et pour bien montrer que cela était Mal, ils les ont comparés à des voleurs de bonbons, mais aussi à des pirates sans foi ni loi qui n'hésitent pas à détruire ce qu'ils aiment. Amelia Andersdotter, eurodéputée du Parti Pirate, a une réponse plus directe à ce sujet: Pirate is a term used by the music industry to make people seem violent and bad […] So by twisting the name into something positive, we're basically giving them a 'fuck you'. We're proud to be pirates..

La réalité est bien sur toute autre, mais le nom est resté : vous nous appelez « pirates »  ? Fort bien, alors c'est en pirates que nous nous opposerons à vous : sur tous les fronts et de toutes les façons, avec toujours la plus grande surprise et des armes imprévues. Les partis pirate qui se forment dans le monde entier sont une des facettes de cette opposition pour une la défense de la vie privée et l'évolution de l'économie numérique.

Le résultat de toutes ces discussions est l'article « Le parti Pirate débarque à Lyon ».

Le Parti Pirate débarque à Lyon

Premier parti des 18-30 ans et troisième parti en terme d’adhérents en Suède ou en Finlande, le Parti Pirate (PP) débarque à Lyon avec ses thèmes de prédilection : la refonte du droit d’auteur, la défense de la vie privée et des libertés, la lutte contre la surveillance de masse sur Internet et dans la vie courante. Connaîtra-t-il le même raz-de-marée que chez nos voisins du nord ?

Une interview super sympa !

@article{Clauzel:2010:Le-Parti-Pirate-debarque-a-Lyon,
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mercredi 2 septembre 2009

Courrier des lecteurs : utilisation de TOR en France

Régulièrement, je reçois des courriers me demandant des précisions sur mes billets, ou des conseils en relation avec mes activités sur le net. Je prend toujours le temps d'y répondre en longueur, mais certains messages gagneraient à être plus largement diffusés, car les mêmes questions reviennent régulièrement.

Ainsi, les mails concernant la protection de la vie privée tournent souvent autour de deux thèmes : comment protéger sa vie privée dans telle ou telle activité, et est-ce légal de vouloir la protéger avec un outil précis. Voici le dernier message que j'ai reçu à ce sujet.

Je vous écrit suite au fait que vous soyez noté comme adresse de contact du noeud de sortie Tor "rebelZ".

Ce dernier est à priori hébergé en France sur une machine chez GANDI. Vu que je m'intéresse à la situation actuelle de Tor vis-à-vis de la législation autour des télécommunications qui a tendance à se durcir en France, je me demandais si vous aviez eu le moindre problème légal jusqu'ici.

Par ailleurs, quelles sont vos relations avec GANDI ? Leur avez-vous demandé avant de démarrer ce relai ? Vous ont-ils déjà transmis des plaintes concernant ce service ?

Merci d'avance si vous preniez le temps de répondre à mes quelques questions.

PS : Je vous joint ma clé GnuPG si vous désiriez me chiffrer votre réponse.

Je suis effectivement un client de Gandi, sans rien de particulier : je leur confie la gestion de plusieurs DNS, utilise leurs systèmes de blog, d'hébergement et de courrier. Bien que je trouve leurs prix élevés depuis quelques temps (principalement à cause de l'augmentation de la concurrence) je reste chez Gandi car la qualité de service est élevée : uptime correct, interfaces web efficaces, et une bonne assistance en cas de soucis.

Ainsi, lorsque j'ai besoin de déployer rapidement un petit serveur pour héberger un projet ou tester quelques outils, j'utilise l'hébergement mutualisé de Gandi. La machine rebelz (rebelz.Clauzel.nom.fr) est l'une d'entre elles. Elle n'a rien d'extraordinaire, si ce n'est le fait qu'elle n'accepte que des connexions chiffrées (https, ssh, svn+ssh, etc) et que ses volumes sont eux aussi chiffrés. En effet, elle sert actuellement de plate-forme communautaire à un petit groupe de chercheurs de mon laboratoire. Pour parler technique, il s'agit d'un serveur headless mutualisé Debian constitué d'une seule part (1/64e).

En ce qui concerne TOR (couplé à outils comme privoxy, socat et tsocks), je l'utilise depuis ses débuts, et j'ai pour habitude de mettre en place des relais là où je le puis afin de renforcer son usage. C'est donc tout naturellement que j'ai mis en place un nœud sur rebelz.

À ma connaissance, TOR n'a jamais été impliqué dans le cadre d'une enquête judiciaire en France, aussi bien en simple relais qu'en nœud de sortie. Mais le mieux serait d'interroger directement des juristes spécialisés. Néanmoins, comme il s'agit là d'assurer le rôle d'opérateur technique permettant l'interconnexion de systèmes informatiques, je ne vois pas la possibilité pour un juge de mettre en cause l'administrateur : en effet, rendre responsable l'administrateur de l'usage qui est fait du relais obligerait également à rendre responsable France Télécom des appels circulant par ses lignes. Inconcevable, quoi qu'en disent les ayatollahs de LOPPSI.

En ce qui concerne l'utilisation des machines virtuelles de Gandi, les conditions générales de l'hébergement (article 3) ne font aucune mention de la mise en place de relais de services. Les seules contraintes sont le respect de la législation française (droit d'auteur, diffamation, etc) et la gestion en « bon père de famille ».

En résumé : TOR, yabon.