décembre 2008 (2)

vendredi 26 décembre 2008

Questions sur le partage de ses supports visuels de présentation

Le support visuel de présentation

Dans le cadre d'une présentation de travail scientifique, d'un cours ou de toute autre situation où la présentation vient compléter une ressource existante, se pose la question du partage du support visuel de présentation (SVP).

De nombreux problèmes peuvent se poser quand il s'agit de partager ce genre de matériel : droit d'auteur, qualité du support (du point de vue de l'auteur, celui-ci l'ayant habituellement terminé trois minutes avant le début de son intervention), volonté de pérenniser le travail effectué, etc. Ici, nous réfléchirons sur la pertinence de réaliser un tel partage, du point de vue du lecteur ou de l'auditeur.

Pour être précis, quand nous parlerons de SVP nous désignerons des documents tels que ceux conçus avec Impress avec pour objectif de soutenir un discours préparé.

Les deux domaines que nous traiterons dans cet article sont celui du travail scientifique, et celui de l'enseignement. Il est peut-être envisageable d'étendre notre réflexion à des domaines comme le marketing ou la communication d'entreprise, mais nous ne nous risquerons pas à faire ce bond.

En restant au niveau général, il est possible de dire que le SVP pour une présentation de travail scientifique sert à préciser le discours, et à illustrer les propos. En ce qui concerne l'enseignement, la problématique est légèrement différente puisqu'il s'agit (pour simplifier, que les ayatollahs de l'IUFM ne m'écorchent pas vif :) d'inscrire le discours de l'enseignant dans la mémoire de l'élève. Le SVP sert alors de support permettant d'ancrer des éléments dans le déroulement du cours afin de les éclaircir et les illustrer.

Pour mémoire, nous rappellerons que la conception d'un SVP efficace repose sur des critères précis. Chaque domaine ayant des modalités différentes (durée, mise en place, etc) pour ses présentations types (communication, soutenance, etc), nous citerons ici juste deux éléments généraux dans leurs approches, avec des recommandations techniques directement utiles :

Ce qui se fait actuellement en matière de partage de support visuel de présentation

Historiquement réalisée par la distribution de livret reprenant des copie-papiers de transparents, puis d'imprimés de documents numériques et d'envois par email, la diffusion des SVP étaient figée et à sens unique; l'auditoire ne pouvant que consommer le support sans pouvoir réagir (ce qui dans un sens n'est pas nécessairement mauvais, car on n'a pas toujours envie d'avoir des retours (surtout public !) trop poussés sur son travail).

Avec l'essor de ce que le buzz ambiant nomme « web social », les intervenants ont cherché à améliorer le partage de leurs SVP en profitant d'outils spécifiques : plate-forme de partage, site de projet, espace de discussion associé au contenu, etc.

Exemples de réalisation :

  • le site communautaire SlideShare : mise en ligne de SVP, dans un format adapté au web : lecture, partage, reprise, regroupement thématique, commentaires...
  • le cours 16.885J / ESD.35J Aircraft Systems Engineering du MIT OpenCourseWare. On y trouve une présentation, des vidéos du cours, les supports et documents utilisés, des illustrations et des liens vers des références. Mais cet aspect du partage de ressources de cours rejoint la problématique de la formation en ligne, que nous n'aborderons pas ici; l'objectif étant de réfléchir sur le partage de SVP
  • sur les système de gestion de contenu tels que Drupal, les SVP peuvent être associés à des fiches de ressources via un mécanisme de fichiers attachés; l'édition de la fiche à la sauce wiki ou la rédaction de commentaires permettant de réaliser l'ouverture vers un mode d'utilisation sociale

Améliorations souhaitables pour les systèmes de partage existant

Ceci étant dit, on peut s'interroger sur l'utilité pour les scientifiques et les enseignants des sites de partage de SVP. Y cherche-t'on un rôle d'archivage personnel ? Un moyen de diffusion simple de notes auprès de l'auditoire ? Un espace d'échanges entre un auditoire et l'intervenant ? L'usage n'est pas clair, et les pratiques restent à définir.

L'argument que je développe ici est que le support visuel de présentation n'est pas autoporté, il ne suffit pas à transmettre une information complète. Son but est de supporter le discours, et non pas de remplacer l'intervenant. Un SVP n'est pas un document qu'on peut lire pour s'informer sur un sujet, auquel cas ce serait un article, et non plus un support; l'intervenant n'aurait alors plus de raison de présenter ce document puisque ce dernier contiendrait déjà toute l'information.

C'est pour cela qu'un enseignant ne peut pas se contenter de distribuer à ses élèves le SVP du cours, ni qu'un intervenant peut simplement diffuser le SVP de ses présentations : il faut associer le corps du discours au message.

Pour moi, un support visuel de présentation (SVP) ne présente pas d'intérêt sans :

  • la ressource sur laquelle porte la présentation. Elle permet de faire référence au matériel discuté.
  • le discours audio de l'intervenant. La parole de l'intervenant, avec ses commentaires, précisions et éventuelles questions de l'auditoire, constitue l'aspect réellement intéressant de la présentation.
  • éventuellement la vidéo de l'intervenant. Cet aspect est particulièrement utile dans le cas de manipulation et de démonstration sur des éléments physiques.

Le partage du support visuel de la présentation permettant alors quand à lui une consultation personnelle du support utilisé afin de, par exemple, rafraîchir un souvenir sur un point précédent ou encore en avoir une meilleure lecture (lumière sur l'écran du SVP, mauvais angle de vue, etc). Mais il ne fait plus office de matériel unique de référence.

En s'appuyant sur ces réflexions, je ressens les besoin suivants d'améliorations dans les outils existants de partage de SVP :

  1. avoir la possibilité de faire le lien entre un (ou plusieurs) documents et son (ses) SVP associés.
  2. avoir la possibilité d'associer ses sources (LaTeX par exemple) au SVP pour ne pas avoir à disposition que la version compilée, impossible à retravailler.
  3. avoir la possibilité d'associer des enregistrements audio et vidéo d'une présentation faite avec un SVP.
  4. avoir un espace de discussion associé à chaque SVP

De cette façon, il devient alors possible pour la personne intéressée par un travail de rassembler tous les éléments le concernant (documents, support de présentation, discours, etc.), et également de réagir si l'intervenant souhaite solliciter un retour de son auditoire.

lundi 22 décembre 2008

Utiliser un ordinateur portable comme eBook pour lire des documents

Idée générale

Actuellement, mes travaux me demandent de lire beaucoup de documents numériques, principalement sous forme de fichiers PDF et OpenDocument. Je me suis alors posé la question d'une méthode de travail pour éviter les problèmes habituels liés à cette activité : fatigue oculaire, mauvaise position du corps, etc. Je présente ici ma solution actuelle.

L'idée générale est de pouvoir travailler dans mon environnement informatique habituel, d'être capable de basculer très simplement dans une situation de lecture, pour revenir à la situation originale. L'accent a donc été mis sur la simplicité d'utilisation, dans le cadre des configurations existantes.

Cadre technique

Le cadre technique est le suivant :

  • ordinateur : portable Dell Latitude D830
  • système d'exploitation : Ubuntu, version stable actuelle (Intrepid Ibex)
  • lecteur de PDF : evince
  • lecteur d'ODF : OpenOffice.org

La rotation de l'écran est assurée par l'extension RandR de X.org. Le pilotage de la rotation se fait par la commande xrandr.

Mise en place

Au niveau de l'utilisateur, la mise en place de l'environnement de lecture se fait par l'utilisation de scripts ouvrant les documents avec des modalités adaptées. Ainsi, pour un PDF on peut envisager le script suivant qui fait pivoter l'écran, ouvre le document en plein écran, et à la fin remet l'écran en mode horizontal :

#!/bin/bash

xrandr -o left
evince --fullscreen "$1"
xrandr -o normal

Ou encore pour une série d'images dans le dossier courant :

#!/bin/bash

xrandr -o left
gqview --fullscreen "$1"
xrandr -o normal

La situation typique d'utilisation est celle-ci :

  1. je travaille dans l'environnement traditionnel, avec un affichage en mode horizontal
  2. dans un terminal, j'appelle le script de lecture sur le document désiré
  3. l'ordinateur bascule dans l'environnement de lecture, avec un affichage vertical plein écran
  4. je lis
  5. à la fin de la lecture, je ferme le document
  6. l'ordinateur rebascule automatiquement vers l'environnement traditionnel

On peut constater que si pour le système d'exploitation la rotation ne pose aucun problème, l'ouverture du document dans un mode de lecture adapté dépend uniquement du logiciel : plein écran, réglage de barre d'outil, etc. Ici, je m'appuie sur ma configuration habituelle d'evince et spécifie que je souhaite ouvrir le document en mode « plein écran ». La rotation étant déjà effectuée, l'affichage se fait en conséquence. À la fin de la lecture, je n'ai qu'à fermer le document, et donc quitter evince, pour que le script exécute la dernière instruction et rétablisse l'orientation normale.

Exemple de lecture

eBook - portable stableL'ordinateur portable se cale très bien en position assise, légèrement en arrière, en prenant appui sur les cuisses.


eBook - prise en main Prise en main de l'ordinateur. En raison du poids (1,5kg) et de la chaleur, il est préférable d'avoir une position stable.


eBook - contrôle au touchpad et au clavier Le contrôle de la lecture se fait soit par le touchpad, à hauteur médiane, soit par le pavé directionnel, en bas.


eBook - page plein écran Les pages sont affichées une par une, en plein écran. Tout en haut se trouve une barre d'outil indiquant le numéro de page et qui permet la navigation par section.


eBook - contraste élevé Même dans le noir ou en pleine lumière, l'eBook est lisible. Un écran de qualité avec un angle de vue large permet de ne pas être figé dans une position unique durant la lecture.

Améliorations envisagées

Réaliser l'inversion des axes du touchpad pour permettre une utilisation aisée du pointeur en position verticale. Cela permettra d'utiliser la navigation hypermédia dans les documents, et d'envisager la consultation du web.

Mettre en place différents jeux de configuration pour les applications. Ces jeux de configuration, spécifiques à chaque environnement de travail (eBook, 2e écran vertical, portable en déplacement, etc), permettrait de basculer complètement de façon dynamique d'un environnement, pour avoir des réglages adaptés au niveau des applications.