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dimanche 18 septembre 2011

Pourquoi je crée mon entreprise

Oui, pourquoi au juste ?

Je m'intéresse actuellement aux Ƀitcoins; je souhaite étudier leurs usages et implications en France. Par exemple :

  • impôts et taxes : comment sont-ils classés ?
  • législation : c’est quoi, juridiquement, un Ƀitcoin ? Et un achat/vente de Ƀitcoin en France, en Europe, à l'international ?
  • utilisation quotidienne : comment on les manipule, on les échange, on les place et les emprunte…

Les questions que je me pose sont du genre : Mascotte Ƀitcoins

  • Que signifie faire un usage nominal du Ƀitcoin ?
  • Quelle est la perception du Ƀitcoin par les citoyens français ? CF les monnaies alternatives (SEL, abeille)

Je pourrais naturellement étudier ces questions du point de vue de l'individu, mais j'ai trouvé intéressant de changer mes habitudes et de regarder cela au travers du cadre professionnel. Un particulier n'est pas une association, qui elle-même n'est pas une entreprise.

Uh, Ƀitcoin ?

Le Ƀitcoin est une « monnaie » (à défaut d’un meilleur terme) décentralisée, anonyme (si utilisée correctement), sans structure de régulation.

Le statut juridique

Le gouvernement a récemment mis en place une série de lois pour faciliter l'entrepreneuriat : simplification des procédures administratives, ajustement de l'imposition par rapport à l'activité réelle, absence de cotisation sociale, etc. Ce qui était alors impossible (créer sans frais indécents une entreprise) le devient. Et du coup, cela change tout.

Le statut que j'ai retenu est celui de la micro-entreprise associé à celui d'auto-entrepreneur; avec par la suite le passage en EIRL. Ces dispositions correspondent très bien aux activités que je vais mettre en place. Ce statut me permet de ne pas payer d’impôts s’il n’y a pas de chiffre d’affaire; ce qui est le cas car Galère est une plate-forme juridique pour me permettre de tester des idées sans objectifs de gains supérieurs à 100 €.

Pirate coulé dans Astérix

Pourquoi le nom « Galère » ?

Parce qu’il permet de faire des phrases amusantes : « Le Ƀitcoin, c’est Galère ! », « L’informatique, c’est Galère ! », « La recherche, c’est Galère ! » :)

Et donc, le blog ?

En science, la démarche est aussi (si ce n'est plus) importante que le résultat, donc je vais prendre le temps de détailler les différentes démarches afin de permettre à d'autres de reprendre mon travail. Je suis adepte des données ouvertes[1] sous licence libre.

Note

[1] essayons de parler français : je ne vais pas utiliser le terme « Open Data » :)

dimanche 24 avril 2011

TraceFS, grep, et plus si affinités

Concept

L'idée est de présenter une trace modélisée sous forme d'arborescence de fichiers, via FUSE. Les accès se font par une combinaison d'utilisateur, de modèle, de trace, et d'observé. On peut alors avoir des choses comme /utilisateur/utilisateur4/modèles/modèle5/trace/trace3/observé/observé6.

L'intérêt est ensuite d'extraire les données avec des outils standards POSIX, pour consulter et éventuellement modifier les traces. Le format des fichiers peut être de différente sorte, selon l'option de montage du système de fichier (flat, json, n3, etc)

Exemple

Pour l'utilisateur « Damien », dans la trace « Exercice2 » de « WeeChat », savoir combien d'observés sont de type frappeClavier. On constate que la trace accédée directement par son nom via le sujet de la trace : le modèle est passé sous silence car ces informations suffisent à discriminer la trace dans la base de traces.

$ grep -irc "type=frappeClavier" /utilisateur/Damien/trace/Exercice2/ | wc -l
3151

[1]

L'avantage est de pouvoir directement interroger le SGBT avec des outils standards. Pour l'utilisateur, cela signifie :

  • une grande simplicité : pas besoin de concevoir de scripts python, d'apprendre des API ou de déployer du code sur le SGBT. Toutes les opérations se font avec des outils standards UNIX, voir POSIX, ce qui signifie une prise en main immédiate.
  • un important gain de temps : accéder au contenu d'un observé est immédiat, et ne nécessite que la lecture d'un fichier

Durant la phase de travail sur la conception d'un modèle de trace, ou l'instrumentation d'un outil, je vois un intérêt à ce genre d'approche.

Note

[1] les geeks auront repéré la blague dans la commande :)

jeudi 19 août 2010

Les chercheurs, la voiture et le plot : une réflexion sur l'usage de la force brute

Au LIRIS, nous n'hésitons à pas donner de notre personne pour résoudre les problèmes. Surtout quand il ne sont pas du domaine de nos spécialités. Laissez-moi vous raconter une histoire.

L'histoire

Il était une fois, un groupe de chercheurs qui sortaient de leur laboratoire afin de rentrer chez-eux.

Chemin faisant, ils se firent héler par une splendide demoiselle aux doux yeux maquillés tel le dieu Ra. La jeune fille était bien en peine car sa voiture, suite à une mauvaise manœuvre, se trouvait perchée sur un plot de béton.

Voiture coincée

Les chercheurs étaient emplis de bonne volonté et s’approchèrent afin d’examiner cette curiosité. Ils se mirent à tourner autour de la voiture, à palper des éléments, à poser des hypothèses et à estimer les différents paramètres.

Leur conclusion fut sans appel : oui, cette voiture était effectivement bloquée sur le plot en béton, et le dégagement allait être une opération délicate car son dessous commençait à être endommagé.

Voiture coincée, vue de dessous avant, protection endommagée
Voiture coincée, vue de dessous avant, protection endommagée

Une fois ce constat établit, restait aux chercheurs à proposer et à mettre en œuvre une solution. En effet, la demoiselle en détresse n'avait pas fait appel à eux pour lui apprendre ce qu'elle savait déjà (à savoir que sa voiture était coincée sur un plot de béton), mais bien pour y apporter une réponse.

Comme nos chercheurs étaient emplis de bonne volonté et se sentaient d'humeur virile, ils affirmèrent vouloir relever ce défi. Mais comment faire ? Deux courants de pensée apparurent.

Il y avait d'une part des chercheurs, emportés dans un élan idéaliste, qui songeaient à fournir des appuis supplémentaires à la voiture afin de lui permettre de se mouvoir de nouveau; et donc de se dégager par elle-même. En langage courant on appelle cette technique « mettre une rampe sous les roues ».

Et d'autre part, des chercheurs (sans doute pressés de rentrer chez eux vu l'heure déjà tardive; qui pourrait leur en vouloir ?) préféraient dégager la voiture à la main en la portant.

En personnes civilisées, les chercheurs se sont mis à débattre du pour et du contre de ces deux approches. Pendant que la demoiselle en détresse commençait à désespérer de voir son problème résolu (surtout que, apparemment, la voiture n'était pas à elle…).

Ne pouvant arbitrer, mais restant toujours bons collègues, les chercheurs établirent le compromis de réaliser les deux solutions.

Le premier petit groupe de chercheurs s'en allât emprunter sur un chantier voisins des matériaux de construction : parpaings, planches épaisses, cales… ils étaient certains d'y trouver les ressources nécessaires à leur entreprise.

Pendant ce temps, hésitant sur la conduite à tenir durant l'expédition du premier groupe, le second groupe de chercheurs rassurait la demoiselle en détresse. Se faisant, les chercheurs examinaient aussi la voiture; cherchant qui des points de levage, qui estimant l'effort à fournir pour lever et porter la voiture, etc.

Voiture libérée

Finalement, n'y tenant plus et ne voyant toujours pas revenir le premier groupe, les chercheurs du second se rassemblèrent autour de la voiture, la levèrent et la portèrent au delà du plot bétonné.

Folle de bonheur, la demoiselle remercia ses sauveurs et s'en allât rejoindre son prince charmant. Ne voyant toujours pas revenir ceux du premier le groupe, les chercheurs se dispersèrent pour rentrer chez eux.

Nul ne sut jamais ce qu'il advint des autres chercheurs partis en quête de matériaux.

Conclusion

Il ne faut pas sous-estimer la capacité de la force brute à résoudre un problème complexe ou sensible.


Discussion

Régulièrement dénigrée dans le monde de la recherche où elle peut être qualifiée d' « inélégante » et de « simpliste », la force brute n'est pas pour autant dénuée de qualités.

En effet, utilisée correctement, elle permet de répondre à un besoin avec des coûts modérés et une mise en œuvre rapide.

Par exemple, supposons que nous aillons à examiner 30000 heures de vidéo provenant de caméras de surveillance pour en relever les passages d'un personne. Les images, qui proviennent d'appareils de qualité moyenne, sont régulièrement floues ou bruitées.

Quelle est la solution la plus rentable ? Concevoir et développer un logiciel d'analyse d'image avec détection de formes et reconnaissance de visages, ou d'embaucher 100 chinois 10 heures par jour durant 30 jours ?

Dans le premier cas, il faut recruter des experts, des ingénieurs et des développeurs dans de nombreuses disciplines : génie logiciel, analyse de signal, traitement de données temporelles, etc. Cela coûte cher et l'estimation du temps nécessaire à la mise en œuvre est imprécise.

Dans le second cas, avec 100 chinois payés $5 par jour durant 30 jours, le coût sera de $15000 et le travail aisé à planifier.

Certes, on peut avancer que le développement du logiciel de reconnaissance est un investissement et permet donc de diminuer le coût unitaire à la longue. Mais en contrepartie, il est moins adaptable que les humains à qui on pourra demander de rechercher dans les images une voiture, une personne portant une valise précise, etc.

Il est également important d'évaluer le coût de maintenance : revient-il plus cher de remplacer un élément déficient (pour cause de maladie ou de casse) d'un système base sur la force brute (tel un ouvrier chinois ou encore un ordinateur basic), ou bien de remplacer un élément d'un système sophistiqué (tel un expert international ou un supercalculateur intégré) ?

Malgré tout, il ne faut pas oublier que l’apparente simplicité d'une solution à base de force brute est illusoire. Cette approche demande des investissements en coordination et en gestion des nombreux éléments : il est loin d'être évident d'interconnecter des milliers d'ordinateurs, et lorsqu'il s'agit de travailleurs humains le support devient une tâche à part entière (rotation d'équipes, restauration, commodités, etc.)

Le choix de la stratégie d'approche intervient tôt dans le cycle de résolution de problème; on constate qu'il peut avoir un impact significatif sur le reste du projet. il est donc important d'évoquer la question suffisamment tôt, par exemple durant la phase d'analyse, afin de ne pas se retrouver piéger.

lundi 12 juillet 2010

Le manager d'innovations

Accompagnant l'évolution du travail centré sur la gestion des connaissances, les rôles et compétences nécessaires dans les entreprises évoluent. Ainsi, on a vu apparaître il y a quelques années le « manager d'innovations ».

La définition du manager d'innovations et ses domaines d'interventions sont encore flous, mais un consensus se forme pour tendre vers un cadre unique :

Conception d'un modèle de traces

Que peut-on alors retenir pour définir le rôle du manager d'innovations ? Une liste de compétences, et des domaines d'interventions; l'innovation étant par nature variée il est difficile de proposer un cadre très strict :

  • participer à ou diriger la recherche;
  • participer à la conception de la stratégie marketing de l'innovation;
  • piloter le cycle entier de la recherche sur un produit;
  • réaliser la veille technologique;
  • réaliser la veille scientifique;
  • faire le lien entre l'entreprise, les programmes de recherche nationaux et européens, et les laboratoires publics;
  • évaluation des risques et enjeux liés à la R&D.

Tout ceci est en fait très lié aux besoins et objectifs de l'entreprise : un service de R&D industriel n'aura pas les mêmes besoins, en terme d'innovations, qu'une société proposant de l'accompagnement dans les projets scientifiques. Et pourtant, dans les deux cas elles feront appel à un manager d'innovations.

Une autre façon d'aborder la question est de considérer le manager d'innovations comme une redistribution des casquettes de :

Ces différents rôles dépendront bien sûr des spécialités propres à chaque personne. Mais une constante demeure dans la capacité du manager d'innovation à établir des passerelles transversales entre les différents pôles de son entreprise. Il est certes spécialisé dans ses thématiques personnelles, mais son expérience (et sa capacité d'apprentissage !) lui permet d'aller vers les secteurs qui ne lui sont pas familiers afin de servir d'interface avec le reste de son équipe.

Rôle du manager d'innovations

mercredi 28 octobre 2009

Classement des auteurs pour un article

Une fois de plus revient ce vieux serpent de mer qu'est la question de l'ordre des auteurs d'un article rédigé à plusieurs mains. On aurait pu croire le problème simple, mais manifestement ce n'est pas le cas (pour tous). Je ne peux pas résister au plaisir de faire un billet rapide sur la question (juste pour vous faire réagir :)

PhDcomics_author_list.gif Illustration tirée de Cham, Jorge : Author List, dans Piled Higher and Deeper, 13/3/2005

Quand il s'agit de déterminer l'ordre des auteurs d'un article, les gens sont capable d'une imagination débordante : simple ou double tris imbriqués selon le poste, l'âge, le domaine ou encore la météo du jour, ou bien par importance de contribution, de besoins administratifs ou encore de positionnement. Chaque fois qu'on pense avoir tout vu, on tombe sur une nouvelle fantaisie.

Au final, si c'est très distrayant à regarder, c'est surtout très casse-pied à démêler. Surtout quand on est face à un discours multiple :

  • d'un côté, il y a (quasi ?) unanimité sur l'absurdité de la bibliométrie telle qu'elle est pratiquée par les agences gouvernementales en charge de la recherche;
  • d'un autre côté, quand on regarde la liste des auteurs d'un article inconnu, on ne peut faire aucune déduction sur l'intention qu'ont eu les auteurs en adoptant un ordre précis. Est-ce que Machin est plus respectable que Truc, ou a encore plus contribué que Bidule ? Impossible à savoir;
  • et bien sur, il y a également l'aspect de déterminer quel ordre va adopter un groupe de personnes quand il s'agira, pour elles, de publier.

La solution est à mes yeux évidente : affirmer ses idées et n'utiliser que l'ordre alphabétique [1], au besoin en mentionnant ce détail pour plus de clarté.

Comme de toute façon personne ne peut en déduire quoi que ce soit, et que tout le monde s'en fout, autant faire simple. Honnêtement, vous faites l'effort de suivre des auteurs pour savoir si leur position dans la liste des rédacteurs de leurs publications augmente ou régresse ? Moi pas.

L'ordre alphabétique est simple, compréhensible par tous, « juste » (quand on connait l'importance de ce critère...) et permet surtout de se débarrasser d'un problème humain empoisonnant.

Note

[1] le choix des méthodes de comparaison est laissé comme amusette à l'intention du lecteur : comment déterminer la précédence entre caractères accentués (é, ê et e, par exemple), ou pire entre caractères non-latin (チ, ϐ, Ж...) ?

lundi 21 septembre 2009

Les 10 ans de Créalys

Créalys, l'incubateur d'entreprises issues de la recherche, fête ses 10 années d'existence. Et comme il se doit, cela se traduit par un buffet accompagné de discours.

Livre blanc de l'innovation

Étaient présentes une bonne centaine de personnes, principalement des chefs de (jeunes) entreprises (en tenue de ville), des banquiers/investisseurs/financiers (en costumes cravatés), des gens de la région/département/etc (aux cheveux poivre et sel) et des doctorants (avec des t-shirts variés). Bref, que du normal.

J'ai trouvé qu'il y avait un nombre important de doctorants, pour ce genre d'évènement : environ 10%, quasiment tous en fin de thèse ou en début de post-thèse. Un bon nombre était en train de porter un projet de conception d'entreprise, à partir de travaux auxquels ils avaient participé dans leurs équipes de recherche.

Niveau recherche, il y avait beaucoup de personnes du LIP (doctorants principalement), et l'INSERM était bien représenté. Les SHS étaient quasi absentes, et curieusement les sciences de la vie étaient en retrait. Le gros des troupes était orienté physique, chimie, et sciences de l'information (surtout réseau)

J'ai discuté avec plusieurs personnes sur les questions du financement initial, fait un lâché de cartes de visites, et globalement réseauté en attendant que le buffet ouvre. Malheureusement, il a fallu attendre que passe la série de discours et de petits films d'autopromo, pour ensuite être rejoint par Olivier et enfin attraper quelque chose à manger.

Bref, un évènement quelconque servant surtout à se faire voir et à prendre de la doc; mais ça valait le coup d'y aller en étant sur place.

jeudi 30 juillet 2009

Pourquoi je ne crois pas (encore) en la trace modélisée

Non, non, ne hurlez pas; je vous vois venir avec vos mais qu'est-ce qu'il va encore nous inventer cette fois-ci ? :)

Lisez, vous allez voir, ça va vous intéresser.

Avant-propos

Je travaille depuis maintenant un bon moment à mettre en place une partie de nos idées sur les traces, concernant la visualisation d'activité (individuelle ou collaborative, a/synchrone, ici on s'en fout). Architecture, conception de modèles, instrumentation d'application, couche réseau, formats de données, parsers, etc; vous l'avez compris, tout passe entre mes mains excepté le SGBT qui est pour moi une boîte noire. Si vous pouvez imaginer quelque chose relatif aux traces (RàPC excepté), alors je me suis certainement penché dessus à un moment durant ces six derniers mois.

Je vous présente ici un retour sur l'expérience que j'ai développé, à base de réflexions personnelles. Le constat est plutôt mitigé, je vous préviens d'avance. Rien de dramatique, mais il faudra en tenir compte pour la suite de nos travaux car ça a des conséquences importantes. Je vais essayer de faire un découpage propre, mais vous allez voir que tout est lié.

Ma réflexion est orientée sur le transfert vers l'entreprise (non, ce n'est pas un gros mot) de nos travaux de recherche. C'est à dire : « qu'est-ce qu'il faut prendre en compte lorsqu'on va essayer de vendre la trace modélisée à un industriel ».

La conception de modèle

La première étape de l'enrichissement d'une situation informatique par les traces (sous-entendu, après tout le blabla d'analyse) est la conception d'un modèle de traces de logiciel(s). Cela :

Demande des compétences très spécialisées

Soyons réalistes, comprendre la théorie de la trace modélisée et être capable d'expliciter des interactions dans son formalisme n'est pas à la portée de tout le monde. Non pas que cela soit particulièrement complexe, mais cela exige un certain nombre de connaissances et de compétences qui ne se trouvent pas partout.

Que ce soit par une méthode ascendante ou descendante, concevoir des modèles de trace d'applications ne peut être fait que par un petit nombre de personnes. Or, ce qui est rare est cher. Il va donc falloir convaincre l'entreprise de réaliser cet investissement. Cela peut passer par une mission d'un expert extérieur, la formation d'une personne déjà en place, un partenariat avec une structure compétente, etc. Plusieurs possibilités existent, mais toutes ont un coût qui n'est pas négligeable.

Nécessite beaucoup de temps

Un logiciel, même très simple, est riche en possibilités d'interactions. On peut retenir l'utilisation de menus, de boutons, de paramètres, de zones de saisie, de fonctions, etc, ainsi que des opérations plus globales impliquant les périphériques d'entrée et de sortie.

Au final, on se retrouve à manipuler un très grand nombre d'observés et de relations, ce qui nécessite plusieurs jours semaines de travail. La richesse en observés étant exponentielle par rapport à la complexité d'un logiciel, essayez de visualiser ce à quoi pourrait ressembler le modèle de trace d'OpenOffice. Oui, c'est plus que gros : c'est énorme. Et on ne peut pas se permettre de laisser de côté certaines parties du modèle car cela impliquerait de ne pas être capable de représenter correctement les interactions de l'utilisateur sur ce logiciel.

L'entreprise ayant besoin de tracer une activité, un environnement ou que sais-je encore, va devoir y passer du temps (qui est aussi de l'argent, comme nous le rappel le célèbre adage). Ce temps sera pris au dépend d'autres activités, peut-être plus facilement et rapidement rentables.

Comprend aussi la conception des règles de transformations usuelles

Tout comme sans maîtrise, la puissance n'est rien, des traces qu'on ne peut pas manipuler sont tout de suite moins intéressantes. La conception de jeux de règles de transformations adaptées aux modèles de traces est un des à-côté du travail conceptuel de la trace.

En effet, on ne peut pas simplement donner un modèle de trace à une entreprise en lui disant « voilà, tu as ton modèle, à toi de te débrouiller pour faire ce que tu veux avec ». Il faut donc en parallèle du modèle construire les règles de transformations qui vont les utiliser, afin d'obtenir un résultat final qui corresponde aux attentes de l'entreprise. L'entreprise pourra certes produire en interne de nouvelles règles de transformations (par une tactique de copie/adaptation), mais il faudra lui préparer le terrain. Et qui est-ce qui va se taper le travail ? Gagné, c'est l'expert qui s'occupe déjà du modèle. Cela augmente sensiblement sa charge de travail, et donc le coût pour l'entreprise.

Instrumentation des logiciels

Selon le logiciel à instrumenter, le travail technique pour réaliser la collecte d'observés varie grandement. J'ai identifié 3 catégories d'instrumentation :

  • édition en profondeur du code source : méthode qui nécessite d'avoir accès au code source du logiciel, et d'être en mesure d'y apporter des modifications;
  • création de greffons présentant des interfaces pour interroger le contenu de variables d'état : ici, on ajoute des fonctionnalités à l'application en s'appuyant sur ses API. On est limité par ce que propose l'application en terme d'accès aux ressources internes.
  • création de préparateurs de traces qui récupèrent des données exportées par l'application pour produire des observés : cette approche consiste à récupérer des informations sorties de l'application via ses méthodes standard (par exemple, flux RSS ou AppleEvent). Cette méthode apporte le découpage le plus fort dans le tandem application/traçage, et est limitée par l'application elle-même.

Selon les applications à instrumenter et les méthodes utilisées, le coût de l'adaptation logicielle varie énormément. Malheureusement, il n'est pas possible d'identifier un petit nombre de critères précis permettant de quantifier simplement ce coût. C'est uniquement en prenant en compte une combinaison de nombreux facteurs qu'on peut le déterminer. À titre d'idée, on peut citer sans s'y restreindre :

  • la complexité du travail;
  • la durée du travail;
  • le langage de programmation (allez trouver quelqu'un qui fait encore du COBOL, tiens :)
  • la documentation disponibles (humain, référentiel de développement, etc);
  • l'urgence;
  • etc.

Il y a également les coûts liés; par exemple, les structurels : achat d'un serveur pour le SGBT, mise à jour des matériels, adaptation de l'architecture réseau...

Les cycles de vie logiciel dans environnements tracés

Un logiciel peut être vu comme quelque chose de « vivant », évoluant au fur et à mesure des versions. Ces évolutions sont nécessaires pour de nombreuses raisons : changement dans l'environnement d'accueil (le système d'exploitation), sécurité, nouvelles fonctionnalités, etc.

Tout naturellement, il faut que les éléments du traçage accompagnent ces évolutions. Tout s'enchaînent très rapidement de façon implacable :

  1. modifier le logiciel tracé (peut) oblige(r) à modifier la collecte
  2. modifier le logiciel tracé oblige (pas moyen d'y échapper, là) à modifier le modèle de traces
  3. modifier le modèle de traces oblige à modifier les transformations de traces (et oui...)
  4. modifier les transformations de traces impacte sur la visualisation des traces (j'y reviendrais plus tard)

On se rend compte alors que la mise à jour est coûteuse car il faut de nouveau faire appel à notre expert. Vous souvenez de lui, celui de la 1e étape, qui avait conçu les modèles ? Et bien il va falloir retourner le voir pour lui demander de se pencher sur les modifications. Ceci dit, ça tombe bien car il pourra tout traiter d'un seul coup : l'évolution des modèles et celle des transformations. Et si en plus derrière il peut assurer la formation ça ne sera pas perdu.

Le plus problématique est qu'il faut répéter ce cycle à chaque nouvelle version du logiciel. C'est réellement un surcoût, car la rentabilité n'est pas évidente à dégager (comptablement parlant).

Mentalement, insérez ici un joli schéma de traces complet d'une application, montrant côte à côte les modèles de traces pour la version N et la version N+1. Imaginez de gros, gros (mais alors gros), graphes avec des nœuds et des arcs dans tous les sens, qui seraient différents de seulement quelques détails : observés en plus ou en moins, déplacement de relations, changement d'attributs, etc.

Je mettrais les schémas quand je les aurais fini, le but est ici de vous faire prendre conscience du volume de travail que ça représente.

Pratiques des utilisateurs liées aux traces

En ce qui concerne l'utilisateur final, c'est plus simple pour lui. Une évolution de son environnement tracé se traduit non seulement par une modification de sa pratique métier, mais également de sa pratique réflexive via les traces. Ben oui, vous ne croyez quand même pas qu'au final rien ne change ? Et comme nous le savons, tout ce qui change les habitudes de l'utilisateur le fait râler (sauf si c'est Génial, mais ça seul Apple arrive à le faire :)

De petites modifications dans un logiciel peuvent avoir de grandes répercutions sur le modèle de trace, et donc sur la visualisation interactive de la trace par l'utilisateur. Il va donc lui falloir un temps d'adaptation (ce qui influera sur sa productivité), voir même une formation.

Également, les changements dans les traces et modèles pourront se propager à d'autres environnements, tracés ou non. C'est le cas lors de la documentarisation de traces en vue de générer des productions (textes, hypermédia, etc.) Même si ces outils ne sont pas tracés, ils sont impactés par les changements sur les données d'entré.

Que retenir au final ?

On peut dire qu'instrumenter un environnement pour lui faire générer des traces est long, pas toujours simple, et n'est pas nécessairement faisable de façon clairement rentable.

Les problèmes apparaissent à tous les niveaux : conceptuel (modèles), technique (instrumentation) et humain (usage). Les principaux étant le coût (je crois l'avoir suffisamment répété :) de la mise en œuvre de la trace dans un système existant, et les compétences spécialisées requises dans chacune des étapes de la réalisation.

Convaincre un industriel d'investir dans la trace est alors réellement un problème, car les gains à dégager sont difficilement calculables, et la mise initiale est élevée.

Au final, pour moi la théorie de la trace est attirante sur le papier, mais les difficultés liées à la réalisation sont vraiment rebutantes.

Pistes envisageables

Tout n'est pas perdu ! Maintenant que nous avons regardé le problème droit dans les yeux, on peut louvoyer en évitant ce qui justement nous embête.

Ainsi, on peut songer à cibler en priorité les systèmes figés, qui n'évoluent pas ou très peu :

  • machine-outil : une chaîne de production change rarement, car son utilisation est planifiée en amont. Du coup, pas besoin non plus de faire évoluer les trucs-de-la-traces \o/
  • systèmes critiques : les outils comme ceux du contrôle aérien n'ont pas le même cycle de vie que les logiciels grand public; on ne passe pas son temps à les mettre à jour. Il sont conçus pour durer, et c'est au contraire les autres systèmes qui s'adaptent pour interagir avec eux. En gros, une fois le traçage dedans, il n'en bouge plus.
  • logiciels arrivés à maturité; ils peuvent être complexes (Lotus Notes) ou très simples (calepin de Windows). De par leur nature, rôle ou histoire, certains logiciels sont intouchables; on se contente au plus de les recompiler, mais en veillant à ne rien changer afin de ne pas provoquer d'effets de bord (comme par exemple un changement de modèle de trace).

Une autre approche est de se poser la question de savoir qui a suffisamment d'argent à dépenser pour se lancer dans un projet pareil, sans que le responsable risque de se faire virer après la réception de la facture par le service compta :

  • les grands comptes : la Poste, EDF (eh, ça tombe bien :), etc;
  • la fonction publique : quand l'administration investie, elle ne le fait pas à moitié; souvenons-nous du « Plan informatique pour tous »;
  • les Décideurs Pressés qui imposent contre l'avis de leurs DSI des solutions qu'ils jugent intéressantes. Avec un joli PowerPoint®™©, on arrive à vendre des glaçons au Pôle Nord.

Vous l'avez compris, j'exclus tout ce qui est grand public dans les cibles potentielles. Il y a éventuellement le monde du Libre qui pourrait mettre en place et maintenir des utilisations de traces modélisées, mais il faudrait vraiment que ça soit pertinent.

dimanche 21 juin 2009

Vie quotidienne au CNRS : censure des opinions personnelles

Thibaud Hulin travaille avec moi au LIRIS, CNRS UMR5205, dans l'équipe SILEX. Thibaud Hulin et moi partageons le même statut, à savoir contractuel et non pas titulaire.

Dans le contexte de l’affaire Vincent Geisser, Thibaud relai les évènements en cours et les commente. Quelques jours plus tard, il reçoit un appel téléphonique (quand on connait l'état de l'annuaire du LIRIS, c'est déjà en soit une surprise :) du directeur de laboratoire lui demandant de supprimer son billet; la demande venant du service du Fonctionnaire de Sécurité Défense (FSD).

Au delà d'un soutien normal envers mon collègue de travail, je ne peux pas m'empêcher de m'interroger sur les prérogatives et droits de ce fameux FSD qui agit tant mais dont on ne sait rien.

Sur cette affaire, je ne prend pas position sur les travaux de Vincent Geisser, que je ne connais pas, mais sur le contrôle de la liberté de parole des personnes travaillant au CNRS.

En savoir plus :

lundi 15 juin 2009

Vie quotidienne au CNRS : recrutement sauvage et paupérisation des informaticiens

Des listes de diffusion sur la recherche informatique en France diffusent régulièrement des annonces de recrutement. Il s'agit la plupart du temps d'offres de stage, de post-doc ou encore d'assistant de recherche; mais on y trouve aussi parfois des offres pour ingénieurs.

Celle-ci a attiré mon attention :

Offre d’emploi
Docteur / ingénieur
IA – jeux vidéo - middleware
...
Candidat idéal
Profil : docteur en IA + ingénieur informatique
Spécialité : programmation (C++) - intelligence artificielle (agents autonomes, vie artificielle, apprentissage, évolution)
Expérience :
- Développement de jeux vidéo
- Intelligence artificielle
- Développement de middleware
...
Embauche
Salaire : Le salaire brut prévu pour cette mission sera de l’ordre 2000 € / mois.

Je ne vous cache pas que c'est très en dessous des prix du marché pour recruter un docteur :

  • qui soit également ingénieur
  • polyvalent (IA, web, développement, middleware...)
  • sur des domaines pointus
  • avec de l'expérience
  • pour une mission courte
  • sans avantages particuliers

On peut donc envisager plusieurs possibilités :

  • le marché de l'emploi sur ces domaines est vraiment encombré, au point de faire chuter de façon vertigineuses les salaires. Ce n'est pas le cas.
  • l'entreprise espère, sur un malentendu, parvenir à trouver la perle rare. Pourquoi pas.
  • l'entreprise n'a aucune notion du salaire en adéquation avec un tel profil. Là, c'est plus inquiétant car cela soulève des interrogations sur la gestion de cette entreprise.

Personnellement, sur ce profil je ne demanderais pas moins de 40k€ net par an, avec avantages (PERCO, 13e mois, congés, frais, etc).

mercredi 10 juin 2009

Appel à commentaires sur les modèles de trace

Avant propos

Il y a deux abréviations à connaitre.

i18n (internationalization) internationalisation

Les adaptations à faire sur les formats de données, selon les pays. Par exemple, comment on exprime une date (JJ/MM/AA, MM/DD/AA, etc), une monnaie ($123, 123€), un nombre (123.456 ou 123,456), etc. C'est un travail technique qui demande à faire abstraction du contenu pour en décrire sa structure.

CF l18n

l10n (localization) régionalisation

Il s'agit de la traduction à proprement parler.

WP :

La régionalisation de logiciel concerne le processus de traduction de l'interface utilisateur d'un logiciel d'une langue vers une autre et en l'adaptant à la culture locale. On utilise parfois le terme localisation, qui est une transposition du mot anglais localization (faux ami). On écrit parfois l10n car le mot localization est composé de dix lettres encadrées par un l et un n.

Avant qu'un logiciel ne soit régionalisé, il faut au préalable qu'il ait été internationalisé, c’est-à-dire qu'il ait été écrit pour pouvoir être traduit dans différentes langues et cultures.

CF l10n

Discussion sur les modèles

Pour construire l'interface de l'outil générique de visualisation interactive de trace (OGVIT), il faut que chaque attribut ait un nom compréhensible pour l'utilisateur. Ce qui veut dire qu'au couple attribut+valeur (par exemple, ktbs:hasTime et 1244638257), il faut ajouter un 3e élément qui est le « nom humain » (mercredi 10 juin 2009, 14:50:57)

De plus , ce nom humain doit pouvoir être internationalisé (et localisé), car tout le monde n'utilise pas la même langue. Ce qui veut dire qu'un observé, au final, doit autant être compréhensible par la machine que par l'humain. Si l'humain sait vaguement s'adapter, la machine elle a besoin d'un formalisme explicite.

Il existe plusieurs endroits où ajouter ces élément de i18n et de l10n :

Dans l'observé lui-même

  • avantage : l'information est immédiatement présente, on peut la traiter directement
  • inconvénients :
    • ça prend de la place, on répète l'information autant de fois qu'on a d'observés.
    • pour gérer plusieurs langues, il faudra ajouter autant d'éléments de traduction; c'est du gaspillage.

Dans le modèle de trace

  • avantage : c'est définit une fois pour toute; on économise de la place et du temps
  • inconvénients :
    • on se retrouve à trimbaler dans le modèles des informations dont on n'a pas besoin. Par exemple, moi je n'ai pas besoin de pouvoir exprimer mes dates en japonais.
    • ajouter une langue revient à reprendre le modèle, ce qui n'est pas toujours évident à faire car celui-ci n'est pas forcément modifiable. Par exemple, il peut être intégré dans une application dont on n'a pas les sources.

Dans un document à côté du modèle

  • avantages :
    • on peut modifier et compléter les traductions et formats sans toucher au modèle.
    • le modèle ne contient que la définition de la trace, le reste étant dans un document associé.
  • inconvénients :
    • quand on veut manipuler un modèle, il faut alors manipuler deux fichiers pour avoir les littéraux. Pas pratique.
    • ça complique le schmilblick.

Reste à décider. Vos avis sur la question ?

Exemple concret

Je souhaite visualiser la trace de ma (« Damien_traces ») frappe clavier dans weechat, mon client IRC tracé. La trace correspondant à l'envoi du message « bonjour » sur le canal #LIRIS de Freenode est la suivante :

@prefix xsd: <http://www.w3.org/2001/XMLSchema#> .
@prefix ktbs: <http://liris.cnrs.fr/~ithaca/ns/ktbs/0.1/> .
@prefix : <http://example.com/trace-model/> .

[ a :presseTouche;
:versionDeWeechat "0.2.6.1";
:monPseudo "Damien_traces";
:nomDuCanal "#LIRIS";
:nomDuServeur "freenode";
:typeDeTampon (0=standard, 1=DCC, 2=données IRC brutes) "0";
:caractère "*b";
:zoneDeSaisieAvantCaractère "";
:zoneDeSaisieAprèsCaractère "b";
:drapeauAway "0";
:contenuDeLaZoneDeSaisie "b";
:contenuDuMasqueDeCouleurDeLaZoneDeSaisie " ";
:positionDuCurseurDansLaZoneDeSaisie "1";
ktbs:hasBegin "1244635383";
ktbs:hasEnd "1244635383";
ktbs:hasTrace <> ;
].

[ a :presseTouche;
:versionDeWeechat "0.2.6.1";
:monPseudo "Damien_traces";
:nomDuCanal "#LIRIS";
:nomDuServeur "freenode";
:typeDeTampon (0=standard, 1=DCC, 2=données IRC brutes) "0";
:caractère "*o";
:zoneDeSaisieAvantCaractère "b";
:zoneDeSaisieAprèsCaractère "bo";
:drapeauAway "0";
:contenuDeLaZoneDeSaisie "bo";
:contenuDuMasqueDeCouleurDeLaZoneDeSaisie "  ";
:positionDuCurseurDansLaZoneDeSaisie "2";
ktbs:hasBegin "1244635383";
ktbs:hasEnd "1244635383";
ktbs:hasTrace <> ;
].

[ a :presseTouche;
:versionDeWeechat "0.2.6.1";
:monPseudo "Damien_traces";
:nomDuCanal "#LIRIS";
:nomDuServeur "freenode";
:typeDeTampon (0=standard, 1=DCC, 2=données IRC brutes) "0";
:caractère "*n";
:zoneDeSaisieAvantCaractère "bo";
:zoneDeSaisieAprèsCaractère "bon";
:drapeauAway "0";
:contenuDeLaZoneDeSaisie "bon";
:contenuDuMasqueDeCouleurDeLaZoneDeSaisie "   ";
:positionDuCurseurDansLaZoneDeSaisie "3";
ktbs:hasBegin "1244635383";
ktbs:hasEnd "1244635383";
ktbs:hasTrace <> ;
].

[ a :presseTouche;
:versionDeWeechat "0.2.6.1";
:monPseudo "Damien_traces";
:nomDuCanal "#LIRIS";
:nomDuServeur "freenode";
:typeDeTampon (0=standard, 1=DCC, 2=données IRC brutes) "0";
:caractère "*j";
:zoneDeSaisieAvantCaractère "bon";
:zoneDeSaisieAprèsCaractère "bonj";
:drapeauAway "0";
:contenuDeLaZoneDeSaisie "bonj";
:contenuDuMasqueDeCouleurDeLaZoneDeSaisie "    ";
:positionDuCurseurDansLaZoneDeSaisie "4";
ktbs:hasBegin "1244635384";
ktbs:hasEnd "1244635384";
ktbs:hasTrace <> ;
].

[ a :presseTouche;
:versionDeWeechat "0.2.6.1";
:monPseudo "Damien_traces";
:nomDuCanal "#LIRIS";
:nomDuServeur "freenode";
:typeDeTampon (0=standard, 1=DCC, 2=données IRC brutes) "0";
:caractère "*o";
:zoneDeSaisieAvantCaractère "bonj";
:zoneDeSaisieAprèsCaractère "bonjo";
:drapeauAway "0";
:contenuDeLaZoneDeSaisie "bonjo";
:contenuDuMasqueDeCouleurDeLaZoneDeSaisie "     ";
:positionDuCurseurDansLaZoneDeSaisie "5";
ktbs:hasBegin "1244635384";
ktbs:hasEnd "1244635384";
ktbs:hasTrace <> ;
].

[ a :presseTouche;
:versionDeWeechat "0.2.6.1";
:monPseudo "Damien_traces";
:nomDuCanal "#LIRIS";
:nomDuServeur "freenode";
:typeDeTampon (0=standard, 1=DCC, 2=données IRC brutes) "0";
:caractère "*u";
:zoneDeSaisieAvantCaractère "bonjo";
:zoneDeSaisieAprèsCaractère "bonjou";
:drapeauAway "0";
:contenuDeLaZoneDeSaisie "bonjou";
:contenuDuMasqueDeCouleurDeLaZoneDeSaisie "      ";
:positionDuCurseurDansLaZoneDeSaisie "6";
ktbs:hasBegin "1244635385";
ktbs:hasEnd "1244635385";
ktbs:hasTrace <> ;
].

[ a :presseTouche;
:versionDeWeechat "0.2.6.1";
:monPseudo "Damien_traces";
:nomDuCanal "#LIRIS";
:nomDuServeur "freenode";
:typeDeTampon (0=standard, 1=DCC, 2=données IRC brutes) "0";
:caractère "*r";
:zoneDeSaisieAvantCaractère "bonjou";
:zoneDeSaisieAprèsCaractère "bonjour";
:drapeauAway "0";
:contenuDeLaZoneDeSaisie "bonjour";
:contenuDuMasqueDeCouleurDeLaZoneDeSaisie "       ";
:positionDuCurseurDansLaZoneDeSaisie "7";
ktbs:hasBegin "1244635385";
ktbs:hasEnd "1244635385";
ktbs:hasTrace <> ;
].

[ a :presseTouche;
:versionDeWeechat "0.2.6.1";
:monPseudo "Damien_traces";
:nomDuCanal "#LIRIS";
:nomDuServeur "freenode";
:typeDeTampon (0=standard, 1=DCC, 2=données IRC brutes) "0";
:caractère "return";
:zoneDeSaisieAvantCaractère "bonjour";
:zoneDeSaisieAprèsCaractère "";
:drapeauAway "0";
:contenuDeLaZoneDeSaisie "";
:contenuDuMasqueDeCouleurDeLaZoneDeSaisie "";
:positionDuCurseurDansLaZoneDeSaisie "0";
ktbs:hasBegin "1244635386";
ktbs:hasEnd "1244635386";
ktbs:hasTrace <> ;
].

L'OGVIT est supposé construire automatiquement, à partir du modèle de la trace, la visualisation suivante.

Interface pour la visualisation de la trace des frappes clavier de weechat

On constate plusieurs choses :

  • c'est vide : ben oui, car je n'ai pas le modèle de cette trace, et d'une façon plus générale le format d'un modèle
  • il manque des informations pour construire la représentation de la trace : les noms (humains) des colonnes doivent provenir du modèle, ou du fichier de l10n associé.

Comme quoi, c'est vraiment là un problème technique et non pas scientifique. Il faut qu'on se force à prendre des décisions pour avancer.

mercredi 25 mars 2009

Vie quotidienne au CNRS : la rationalisation du téléphone

Les membres du LIRIS, personnels titulaires et non-permanents, ont reçu le message suivant du directeur de laboratoire.

Bonjour,

Afin d'harmoniser les pratiques sur chacun de nos sites en matière de communication téléphonique, nous avons fixé quelques règles de bon sens :

Professeurs et HdR : ligne internationale jour et nuit

MCF : ligne nationale + portable jour

PR invité : ligne nationale + portable jour

Administratif/techniques : ligne nationale + portable jour

Post Doc/Doc : ligne nationale jour

Stagiaires : ligne régionale jour

Fax : ligne internationale jour et nuit

J'invite les responsables site (Saïd, Serge et Liming) à faire un état des lieux et de converger vers cette utilisation.

merci

Étant doctorant au LIRIS, cette nouvelle politique me concerne directement.

Le problème principal est que, de nos jours, tout le monde a des portables. Ne pas pouvoir composer de 06* signifie ne plus pouvoir joindre les collègues en déplacement ou communiquer avec les personnes en dehors du LIRIS.

Accéder aux numéros en 09* est aussi critique pour les téléphones VoIP (genre Freebox, PBX d'entreprise, etc).

Rationaliser l'accès aux ressources part d'une bonne idée, mais si pour passer un coup de fil il faut remplir un formulaire, cela ne va pas améliorer les conditions de travail et la productivité générale.

Pour améliorer le fonctionnement du LIRIS, il faudrait peut-être plutôt commencer par faciliter la vie des personnes, et non pas poser davantage de restrictions. Il y a plein de petites améliorations simples à apporter au quotidien et qui rendrait vraiment service.

Par exemple, améliorer le système de sauvegarde pour automatiser la conservation des données des ordinateurs portables (actuellement, c'est à faire manuellement), ou encore déployer un outil permettant simplement de créer et de gérer des listes de diffusion internes au laboratoire afin de faciliter la communication.

mardi 3 mars 2009

Vie quotidienne au CNRS : l'achat d'une webcam

Contexte

Au moment où je commence la rédaction de ce billet (début mars 2009), le CNRS et les universités sont en lutte contre les réformes universitaires imposées par le gouvernement.

Mais en parallèle, la vie quotidienne se poursuit, avec son ensemble de petits tracas. Un exemple concret des problèmes qui encombrent la recherche publique est l'achat de petit matériel. Dans mon cas, il s'agit d'une webcam, la Logitech QuickCam Communicate Deluxe, disponible chez LDLC à 39,90€.

Il se trouve que mon équipe de recherche, SILEX a besoin d'une webcam pour réaliser des expérimentations et des visioconférences. Sans être extraordinaire, cette webcam a besoin d'avoir des caractéristiques précises : compatibilité avec nos systèmes existants, capacités techniques, etc.

Notre choix s'est porté sur cette QuickCam qui équipe bon nombre de foyers français, et qui est disponible un peu partout. Sauf pour le CNRS, qui doit suivre des procédures d'achats particulières : le Marché public (brrr).

Voici donc comment se passe concrètement de nos jours l'achat d'une webcam au CNRS. Et après on s'étonne que la recherche publique va mal…

Fin novembre 2008

Fin novembre 2008, la décision est prise de réaliser l'achat. Muni de l'autorisation officielle de mon supérieur hiérarchique (un courriel), je discute donc avec la secrétaire du laboratoire afin de faire une demande d'achat pour l'équipe.

La démarche est très simple, je n'ai qu'à donner la référence du produit (avec en plus dans mon cas le lien vers la fiche de LDLC) et le secrétariat s'occupe du reste.

Sauf que… plus possible de faire d'achats, le budget annuel est bouclé : il faut attendre mi-janvier 2009 que le nouveau budget soit ouvert et que les vacances soient terminées. Soit.

Mi-janvier 2009

Je réactive la demande d'achat; mais la réponse arrive très rapidement : impossible de commander la webcam. Il faut obligatoirement passer par le marché pour réaliser cet achat, catégorisé par le CNRS dans les « consommables ». Il faut donc faire notre choix dans le catalogue proposé par l'entreprise ayant remporté ce marché.

Mais ce catalogue n'a qu'une seule webcam en référence, qui :

  1. ne correspond pas du tout à nos besoins;
  2. est plus chère de 15% que le prix constaté dans le commerce.

Il nous faut donc trouver une solution. Nous décidons de négocier directement (comprendre, « par email et par fax ») avec l'entreprise ayant remporté le marché sur cette catégorie, afin qu'elle nous propose un produit, à un prix acceptable, qui corresponde à nos besoins. Je ne suis pas sûr que cette démarche soit conforme aux procédures, mais les autres alternatives ne sont pas envisageables :

  • lancer une procédure de demande d'achat hors-marché : c'est long, très long, car ça passe par différentes commissions pour être validé et n'a aucune garanti d'être accepté;
  • réaliser l'achat sur mon salaire, et faire une demande de remboursement : ce qui veut dire ne pas avoir de certitude sur le fait d'être remboursé (car la procédure n'a pas été suivie), et que de toute façon les délais seront astronomiques (environ 6 mois).

L'entreprise répond qu'elle va établir un devis pour nous le soumettre. Entre-temps, la secrétaire fait remonter à l'administration (laquelle ? Je ne sais pas) les prix anormalement élevés du marché (qui a choisi ce fournisseur ? je l'ignore).

Début mars 2009

Rien. Pas de nouvelles précises si ce n'est que « les démarches sont en cours ». Cela fait désormais un peu plus de trois mois que j'ai demandé une webcam à 39€ pour travailler, et je n'ai toujours rien.

Mi-mars 2009

La webcam est arrivée au secrétariat du laboratoire. Il aura en tout fallu 3 mois et demi, ainsi que de nombreux échanges par email, fax et téléphone pour obtenir une webcam grand public achetable partout en France et sur internet.

Conclusion ?

D'un point de vue très concret, une des améliorations simples envisageables pour faciliter la recherche en France serait de simplifier les procédures administratives. Le principe des marchés publics avait à l'origine comme but de favoriser la baisse des prix via des achats de masse, et d'éviter les abus de favoritisme. Mais de nos jours, ce mécanisme des marchés publics bride le travail au quotidien.

Ainsi, le nouveau système mis en place pour les missions impose de déclarer au minimum 7 jours à l'avance les achats de billets de train. Il devient alors très difficile (et long) de se faire rembourser des déplacements impromptus mais tout à fait légitimes.

Parmi toutes les réformes de la recherche publique, il ne faudrait pas oublier celle-ci : simplifier les achats de petits matériels.
 

mercredi 25 février 2009

HADOPI - Le Net en France : black-out

Pourquoi ?

  • Parce qu'HADOPI est technologiquement inapplicable avec les méthodes actuelles de cryptographie;
  • parce qu'HADOPI ne sert qu'à protéger les revenus d'une poignée d'entreprises aux modèles économiques obsolètes;
  • parce qu'HADOPI pénalise l'innovation industrielle en interdisant le développement de nouvelles technologies utilisées dans le reste du monde;
  • parce qu'HADOPI arrive trop tard;
  • parce qu'HADOPI a une mauvaise compréhension des pratiques sociales au quotidien;
  • parce qu'HADOPI est décriée par le parlement européen;
  • parce qu'HADOPI est décriée par la commission européen;
  • parce qu'HADOPI est décriée par la CNIL;

Parce que les citoyens ne veulent pas d'HADOPI, tout simplement.

Quadrature black-out HADOPI

Aller plus loin

jeudi 22 janvier 2009

Participation du Label « Docteur pour l'entreprise » à la Journée Entreprises-Docteurs 2009

Le Label « Docteur pour l'entreprise » sera présent à la Journée Entreprises-Docteurs 2009 (JED 2009), le mardi 27 janvier à Lyon.

C'est l'occasion d'en apprendre davantage sur l'importance des apports que fournissent les docteurs aux entreprises, et comment accélérer le transfert de connaissances et de technologies depuis l'université vers le monde professionnel.

vendredi 26 décembre 2008

Questions sur le partage de ses supports visuels de présentation

Le support visuel de présentation

Dans le cadre d'une présentation de travail scientifique, d'un cours ou de toute autre situation où la présentation vient compléter une ressource existante, se pose la question du partage du support visuel de présentation (SVP).

De nombreux problèmes peuvent se poser quand il s'agit de partager ce genre de matériel : droit d'auteur, qualité du support (du point de vue de l'auteur, celui-ci l'ayant habituellement terminé trois minutes avant le début de son intervention), volonté de pérenniser le travail effectué, etc. Ici, nous réfléchirons sur la pertinence de réaliser un tel partage, du point de vue du lecteur ou de l'auditeur.

Pour être précis, quand nous parlerons de SVP nous désignerons des documents tels que ceux conçus avec Impress avec pour objectif de soutenir un discours préparé.

Les deux domaines que nous traiterons dans cet article sont celui du travail scientifique, et celui de l'enseignement. Il est peut-être envisageable d'étendre notre réflexion à des domaines comme le marketing ou la communication d'entreprise, mais nous ne nous risquerons pas à faire ce bond.

En restant au niveau général, il est possible de dire que le SVP pour une présentation de travail scientifique sert à préciser le discours, et à illustrer les propos. En ce qui concerne l'enseignement, la problématique est légèrement différente puisqu'il s'agit (pour simplifier, que les ayatollahs de l'IUFM ne m'écorchent pas vif :) d'inscrire le discours de l'enseignant dans la mémoire de l'élève. Le SVP sert alors de support permettant d'ancrer des éléments dans le déroulement du cours afin de les éclaircir et les illustrer.

Pour mémoire, nous rappellerons que la conception d'un SVP efficace repose sur des critères précis. Chaque domaine ayant des modalités différentes (durée, mise en place, etc) pour ses présentations types (communication, soutenance, etc), nous citerons ici juste deux éléments généraux dans leurs approches, avec des recommandations techniques directement utiles :

Ce qui se fait actuellement en matière de partage de support visuel de présentation

Historiquement réalisée par la distribution de livret reprenant des copie-papiers de transparents, puis d'imprimés de documents numériques et d'envois par email, la diffusion des SVP étaient figée et à sens unique; l'auditoire ne pouvant que consommer le support sans pouvoir réagir (ce qui dans un sens n'est pas nécessairement mauvais, car on n'a pas toujours envie d'avoir des retours (surtout public !) trop poussés sur son travail).

Avec l'essor de ce que le buzz ambiant nomme « web social », les intervenants ont cherché à améliorer le partage de leurs SVP en profitant d'outils spécifiques : plate-forme de partage, site de projet, espace de discussion associé au contenu, etc.

Exemples de réalisation :

  • le site communautaire SlideShare : mise en ligne de SVP, dans un format adapté au web : lecture, partage, reprise, regroupement thématique, commentaires...
  • le cours 16.885J / ESD.35J Aircraft Systems Engineering du MIT OpenCourseWare. On y trouve une présentation, des vidéos du cours, les supports et documents utilisés, des illustrations et des liens vers des références. Mais cet aspect du partage de ressources de cours rejoint la problématique de la formation en ligne, que nous n'aborderons pas ici; l'objectif étant de réfléchir sur le partage de SVP
  • sur les système de gestion de contenu tels que Drupal, les SVP peuvent être associés à des fiches de ressources via un mécanisme de fichiers attachés; l'édition de la fiche à la sauce wiki ou la rédaction de commentaires permettant de réaliser l'ouverture vers un mode d'utilisation sociale

Améliorations souhaitables pour les systèmes de partage existant

Ceci étant dit, on peut s'interroger sur l'utilité pour les scientifiques et les enseignants des sites de partage de SVP. Y cherche-t'on un rôle d'archivage personnel ? Un moyen de diffusion simple de notes auprès de l'auditoire ? Un espace d'échanges entre un auditoire et l'intervenant ? L'usage n'est pas clair, et les pratiques restent à définir.

L'argument que je développe ici est que le support visuel de présentation n'est pas autoporté, il ne suffit pas à transmettre une information complète. Son but est de supporter le discours, et non pas de remplacer l'intervenant. Un SVP n'est pas un document qu'on peut lire pour s'informer sur un sujet, auquel cas ce serait un article, et non plus un support; l'intervenant n'aurait alors plus de raison de présenter ce document puisque ce dernier contiendrait déjà toute l'information.

C'est pour cela qu'un enseignant ne peut pas se contenter de distribuer à ses élèves le SVP du cours, ni qu'un intervenant peut simplement diffuser le SVP de ses présentations : il faut associer le corps du discours au message.

Pour moi, un support visuel de présentation (SVP) ne présente pas d'intérêt sans :

  • la ressource sur laquelle porte la présentation. Elle permet de faire référence au matériel discuté.
  • le discours audio de l'intervenant. La parole de l'intervenant, avec ses commentaires, précisions et éventuelles questions de l'auditoire, constitue l'aspect réellement intéressant de la présentation.
  • éventuellement la vidéo de l'intervenant. Cet aspect est particulièrement utile dans le cas de manipulation et de démonstration sur des éléments physiques.

Le partage du support visuel de la présentation permettant alors quand à lui une consultation personnelle du support utilisé afin de, par exemple, rafraîchir un souvenir sur un point précédent ou encore en avoir une meilleure lecture (lumière sur l'écran du SVP, mauvais angle de vue, etc). Mais il ne fait plus office de matériel unique de référence.

En s'appuyant sur ces réflexions, je ressens les besoin suivants d'améliorations dans les outils existants de partage de SVP :

  1. avoir la possibilité de faire le lien entre un (ou plusieurs) documents et son (ses) SVP associés.
  2. avoir la possibilité d'associer ses sources (LaTeX par exemple) au SVP pour ne pas avoir à disposition que la version compilée, impossible à retravailler.
  3. avoir la possibilité d'associer des enregistrements audio et vidéo d'une présentation faite avec un SVP.
  4. avoir un espace de discussion associé à chaque SVP

De cette façon, il devient alors possible pour la personne intéressée par un travail de rassembler tous les éléments le concernant (documents, support de présentation, discours, etc.), et également de réagir si l'intervenant souhaite solliciter un retour de son auditoire.

jeudi 4 septembre 2008

La métaphore du porteur de miroir pour les traces modélisées

Une application à base de traces modélisées peut être imaginée telle un compagnon prenant la forme d'un porteur de miroir. Pour observer la trace de son activité, l'utilisateur regarde alors son reflet dans ce miroir. Le porteur obéit aux instructions de l'utilisateur pour modifier le miroir.

  • Ainsi, le porteur peut agrandir ou rétrécir le miroir pour changer la quantité d'éléments reflétés : on fait varier la quantité d'observés collectés par le système à base de traces (SBT).
  • Il est possible de placer des filtres devant le miroir pour ne voir qu'une partie du reflet : on sélectionne des observés précis par des règles de filtrage.
  • On peut ajouter un prisme pour envoyer (une partie de) son reflet à d'autres personnes, et recevoir des reflets provenant d'ailleurs : on réalise un partage de trace, et on construit des traces croisées et conjointes.
  • L'utilisant de lentilles permet de concentrer ou d'élargir des reflets : on ré-écrit la trace en une trace de plus haut niveau, et on crée des observés calculés.

Le vocabulaire du tableau blanc

En préparant la rédaction d'un article, j'ai découvert un problème : je ne sais pas décrire simplement l'activité que l'on réalise sur un tableau blanc; pire, je ne sais pas la nommer.

Il est courant que les noms des outils informatiques deviennent des verbes permettant de décrire ce que l'on fait avec : on « se skype » pour se parler, on « google » une question ou encore on « t'chat » (quel mot horrible !) avec ses amis.

Mais quel vocabulaire emploi-t'on avec le tableau blanc ?

Il existe des termes génériques comme « interagir » qui ne sont pas spécifique à cet outil, contrairement à d'autres (par exemple, « téléphoner » et non pas « téléparler »). Des termes plus scientifiques tels que « cotravailler » sont très laids, et de tout façon imprécis.

Si l'anglais permet de construire sans complexe des néologismes (avec tous les problèmes que cela comporte) comme «to whiteboard », une étude ad Gogulum montre que le terme ne prend pas. La forme française « tableaublancer » est là encore de toute façon très laide.

Un des raisons vient du fait que le tableau blanc est un outil qui permet de supporter une activé, et non pas une activité en elle-même. On utilise un tableau blanc pour partager, créer ensemble, montrer, organiser, etc. Utiliser un tableau blanc dans le simple but d'utiliser un tableau blanc n'a pas de sens. Donc on ne le fait pas, et comme on nomme rarement une non-action...

C'est pour cela qu'on voit fleurir des périphrases comme « pointer sur le tableau » ou bien « déposer sur l'espace partagé » pour désigner ce qui se fait dans l'activité. Mais quand il s'agit de travailler, on parle simplement de « modifier le carré » ou d'« ajouter du texte »; le support de l'activité s'effaçant pour ne laisser place qu'à l'activité elle-même.

Le tableau blanc, un outil innommable condamné au rang de faire-valoir ?

mardi 12 septembre 2006

Participation au 2006 HCI Workshop on Computer Assisted Recording, Pre-Processing, and Analysis of User Interaction Data

Je viens de participer au 2006 HCI Workshop on Computer Assisted Recording, Pre-Processing, and Analysis of User Interaction Data, in co-operation with ACM. Voici ce que j'en retiens à chaud.

Informations

Theme

Although computer-assisted recording, pre-processing and analysis of user interaction behaviour has received continuing research attention over the years, its full potential as a data source to inform the design process seems still unrealised. With technologies such as broadband internet and distributed applications, it is possible to continuously and unobtrusively collect interaction data. This data can relate to keypresses, mouse movements, eye gaze, as well as high-level events such as completing a task. This workshop will explore a number of open questions in this area, including: What is the best way to record and collect interaction data? What kind of computer tools, i.e. algorithms, can we use to filter and separate relevant data from noise? Which types of analysis and measures give us design-relevant insight into the interaction, the users, their interaction problems, their needs, personality, and experience? Traditionally, psychologists, usability experts, ergonomists, etc. have been among the main consumers and users of this type of data and supporting tools. However, making the data and tools easy accessible to designers and software engineers might even more directly impact the quality of the application. Therefore, we shall also explore the implications of this wider applicability of usage data.

Objective

The main objective of the workshop is to establish a community of researchers with an interest in this area, allowing a lively exchange of ideas and a joint exploration of outstanding problems and potential solutions. Please note that web usage mining in relation to product sales strategies is not within the scope of this workshop.

Ce que nous présentions

Le travail que nous présentions, dans le cadre du projet de recherche européen AtGentive, portait sur la conceptualisation et la gestion de l’activité : comment identifier les différents types d’activités réalisées sur ordinateur par utilisateur, pour les regrouper automatiquement en thématiques et faciliter le basculement de contexte de travail via des outils intelligents.

Nous avons présenté nos deux prototypes actuellement à l’essai. Le premier s’appuyant sur l’utilisation simple d’un virtual desktop manager, et le second, plus poussé, mettait en œuvre nos outils d’analyse d’activité pour proposer des éléments de métacontrôle à l’utilisateur.

The 2006 HCI Workshop on Computer Assisted Recording, Pre-Processing, and Analysis of User Interaction Data, in co-operation with ACM

Voir aussi les documents en annexe de ce billet.

Opinion

Les sujets abordés dans cet ateliers étaient très variés, allant de la réalité augmentée pour la géolocalisation aux EIAH, en passant par la définition automatisée de profiles musicaux.

Cet atelier, bien qu'enrichissant pour connaître ce qui se fait ailleurs, était trop vaste pour pleinement travailler sur les problématiques qui nous intéressaient. Cependant, tous les retours que nous avons eu sur nos travaux étaient positifs et résonnaient particulièrement avec ce qui se fait en ce moment dans les EIAH.