Étant donné que :
12. Considérant qu'aux termes de l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : " La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi " ; qu'en l'état actuel des moyens de communication et eu égard au développement généralisé des services de communication au public en ligne ainsi qu'à l'importance prise par ces services pour la participation à la vie démocratique et l'expression des idées et des opinions, ce droit implique la liberté d'accéder à ces services ;
17. Considérant, en outre, qu'en vertu de l'article 9 de la Déclaration de 1789, tout homme est présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable ; qu'il en résulte qu'en principe le législateur ne saurait instituer de présomption de culpabilité en matière répressive ; que, toutefois, à titre exceptionnel, de telles présomptions peuvent être établies, notamment en matière contraventionnelle, dès lors qu'elles ne revêtent pas de caractère irréfragable, qu'est assuré le respect des droits de la défense et que les faits induisent raisonnablement la vraisemblance de l'imputabilité ;
Décision n° 2009-580 DC du 10 juin 2009
Je ne vois rien à ajouter.
5 réactions
1 De Cassandre - 25/09/2009, 09:09
Visiblement, ce n'est pas fini, HADOPI 2 est en train de voir le jour, et notre cher ministre de la culture parle déjà d'Hadopi 3...
Faudra que je me penche un peu sur la question de ce qui a été effectvement voté....
2 De Damien Clauzel - 25/09/2009, 14:27
Cela fait comme pour de nombreuses lois (DADVSI, répression du cannabis, rassemblement dans les halls d'immeubles) : des textes inapplicables en pratique, avec uniquement quelques condamnations fortes avec un rôle symbolique.
DADVSI et HADOPI sont technologiquement obsolètes, et ne répondent pas à la problématique de l'évolution des modèles économiques et sociétal. C'est donc bien une fausse route législative.
3 De Cassandre - 27/09/2009, 07:09
Ah ça, pour la fausse route législative, je suis entièrement d'accord, mais néanmoins, je ne serais pas étonnée que cela ne s'arrête pas à quelques coups d'éclats pour 2 ou 3 malchanceux qui sont "peut être" effectivement coupables.
Je pense au contraire qu'ils vont tout faire (merci M. le Président) pour faire un maximum de condamnation histoire de faire plaisirs aux grands groupes de musique (gling gling) que ce ce soit à raison ou à tord (mamie qui se sera fait pirater sa connexion wi-fi). D'autant qu'avec l'ordonance pénale et l'absence de débat contradictoire il sera "facile" de "punir" financièrement un maximum de gens puisqu'en plus, l'avocat n'est pas obligatoire...qui dit pas "obligatoire" dit que les plus démunis ne pourront pas faire une demande d'aide juridictionnelle... même si les "punitions" vont être faite un peu au petit bonheur la chance, je crois qu'au moins pendant un certain temps, télécharger quoique ce soit sur le net va être un casse-tête chinois...
4 De Tabou - 01/02/2010, 21:26
Toutes les gesticulations de ces nababs qu'on engraisse, (et cela, dans tous les domaines), ne produisent que du vent. Je vous l'accorde, ça décoiffe ! Surtout au regard du coût.
5 De Damien Clauzel - 02/02/2010, 10:25
Bof... Personnellement, je considère le « problème HADOPI » comme étant réglé : la loi est inapplicable, et sera donc inappliquée.
Ce ne sera pas la première fois qu'une loi est votée en grandes pompes, et ne donne pas de suites : je songe ici aux lois sur le cannabis, les discussions dans les halls d'immeubles, le « piratage » numérique...
Certes, il y aura très certainement quelques condamnations à titre de symboles, histoire de dire « voilà, on vous l'avait dit que cela fonctionnerait »; mais au delà, non, je ne pense pas.