Mot-clé - salaire

Fil des billets - Fil des commentaires

vendredi 30 avril 2010

Présentation de Flattr, un système social de micropaiement

Logo de FlattrImaginé et conçu par des fondateurs de The Pirate Bay (qui habituellement savent ce qu'ils font), Flattr se décrit comme le premier système social de micropaiement; son but étant d'aider les gens à partager non seulement du contenu, mais également de l'argent.

L'idée principale est de favoriser la rémunération de la création, en prenant en compte deux aspects fondamentaux :

  • le mode opératoire doit être le plus simple possible, pour éviter les barrières;
  • les utilisateurs doivent avoir une vision et un contrôle clairs de leurs finances.

Le fonctionnement de Flattr est simple, souple et précis.

Mise en place

Pour commencer, l'utilisateur crée un compte sur Flattr. Ce compte est associé à deux cagnottes :

  • une cagnotte pour les revenus, provenant des flatteries des autres membres de Flattr;
  • une cagnotte pour les flatteries, afin de soutenir et remercier les personnes créant des contenus.

Choix des montants

Une fois le compte créé, l'utilisateur alimente sa cagnotte « flatteries » avec la somme de son choix (via PayPal).

L'utilisateur peut alors fixer combien il va consacrer par mois à flatter les gens : 2€, 5€, 10€ ou 20€. Ce montant, fixe, sera réparti entre les différentes flatteries distribuées. Il ne sera jamais dépensé plus ou moins, le contrôle du budget est donc précis.

Création de contenu

L'utilisateur peut maintenant associer un bouton Flattr à ses créations[1]. Concrètement, il s'agit d'ajouter un fragment HTML à une page où se trouve l'œuvre créé par l'utilisateur : billet de blog, musique, film, dessin, photo, etc.

Le bouton Flattr permet aux visiteur, en cliquant dessus, de distribuer une flatterie.

En associant l'œuvre à un bouton Flattr, l'utilisateur spécifie également sur Flattr plusieurs métadonnées : mots-clés, type de ressources, etc. Cela permet de rechercher aisément du contenu valorisable. Il existe également des API pour enregistrer automatiquement des ressources sur Flattr, ce qui limite les manipulations répétitives.

Flatter et soutenir la création d'œuvres numériques

L'utilisateur peut désormais distribuer des flatteries aux créateurs, selon un modèle transparent et strictement contrôlé.

La valeur d'une flatterie est calculée en fin de mois par la formule suivante. Elle est dérivée du montant consacré à flatter et du nombre de flatteries distribuées au cours du mois.

Montant consacré à flatter / nombre de flatteries distribuées = valeur d'une flatterie

Exemple pour un mois : montant de 2€, 8 flatteries distribuées.

2€ / 8 = 0.25€

L'utilisateur peut ainsi librement flatter autant que bon lui semble, sans se préoccuper d'avoir à surveiller son budget; celui-ci étant fixé en début de mois. Cette approche permet d'abaisser au maximum la barrière à la rémunération, puisqu'une flatterie distribuée ne coute rien (le montant étant prépayé).

Percevoir des revenus

Les flatteries reçues chaque mois sont accumulées dans la cagnotte « revenus ». L'utilisateur à la possibilité de les reverser dans sa cagnotte « flatteries », ou bien de les transférer sur son compte PayPal pour sortir l'argent de Flattr.

La perception de revenus importants se fait sur le volume de flatteries reçues. Cela oblige un créateur à fortement assurer la promotion de ses œuvres pour dégager des revenus importants, mais cet aspect n'est actuellement pas ciblé par Flattr qui met en avant l'approche sociale du système : l'argent, tout comme les œuvres, doit circuler.

Réflexions sur le modèle Flattr

En pleine période HADOPI, avec la question centrale de la rémunération de la création, Flattr se positionne comme une solution extrêmement intéressante. Il permet non seulement de définir mensuellement la somme qui sera consacrée à soutenir les auteurs (comme une sorte de licence globale :), mais aussi de court-circuiter les intermédiaires (majors, distributeurs et revendeurs) qui sont à l'origine du prix élevé des œuvres numériques. La mise en relation directe de l'artiste avec ses « consommateurs » permet, au travers du mécanisme transparent qu'est Flattr, de répondre aux besoins des créateurs émergents et indépendants.

Note

[1] comme le bouton en bas de ce billet

lundi 15 juin 2009

Vie quotidienne au CNRS : recrutement sauvage et paupérisation des informaticiens

Des listes de diffusion sur la recherche informatique en France diffusent régulièrement des annonces de recrutement. Il s'agit la plupart du temps d'offres de stage, de post-doc ou encore d'assistant de recherche; mais on y trouve aussi parfois des offres pour ingénieurs.

Celle-ci a attiré mon attention :

Offre d’emploi
Docteur / ingénieur
IA – jeux vidéo - middleware
...
Candidat idéal
Profil : docteur en IA + ingénieur informatique
Spécialité : programmation (C++) - intelligence artificielle (agents autonomes, vie artificielle, apprentissage, évolution)
Expérience :
- Développement de jeux vidéo
- Intelligence artificielle
- Développement de middleware
...
Embauche
Salaire : Le salaire brut prévu pour cette mission sera de l’ordre 2000 € / mois.

Je ne vous cache pas que c'est très en dessous des prix du marché pour recruter un docteur :

  • qui soit également ingénieur
  • polyvalent (IA, web, développement, middleware...)
  • sur des domaines pointus
  • avec de l'expérience
  • pour une mission courte
  • sans avantages particuliers

On peut donc envisager plusieurs possibilités :

  • le marché de l'emploi sur ces domaines est vraiment encombré, au point de faire chuter de façon vertigineuses les salaires. Ce n'est pas le cas.
  • l'entreprise espère, sur un malentendu, parvenir à trouver la perle rare. Pourquoi pas.
  • l'entreprise n'a aucune notion du salaire en adéquation avec un tel profil. Là, c'est plus inquiétant car cela soulève des interrogations sur la gestion de cette entreprise.

Personnellement, sur ce profil je ne demanderais pas moins de 40k€ net par an, avec avantages (PERCO, 13e mois, congés, frais, etc).