jeudi 19 mars 2009

Le grand pare-feu d'Australie prend l'eau

Le grand pare-feu d'Australie, déjà mort-né, vient de succomber une deuxième fois après la publication des mécanismes de filtrages mis en œuvre. Le contenu ciblé est sans surprise la pornographie, mais également des ressources politiques, médicales ou culturelles.

Beaucoup de personnes et d'organisations font l'analyse politique et technique d'un tel dispositif, je relèverais juste ici quelques détails qui m'ont amusé.

Par exemple, au moment de sa publication la liste contenait des références déjà obsolètes : noms de domaines inutilisés, adresses IP changées, etc. Pour être efficace, une filtrage doit être réactif. Dans l'approche du chat et de la souris retenue (les autorités australiennes identifient une nouvel élément, puis l'ajoutent à la liste noire), l'avantage est à l'« attaquant » (personne publiant des informations) car ce dernier dispose de l'initiative en choisissant où, quand et comment publier; le « défenseur » (le gouvernement australien) ne pouvant que répondre à l'attaque en bloquant. Le délais entre l'attaque et la défense devant être le plus court possible, cela impose au défenseur un effort important qui fini par le faire renoncer.

Également, du point de vue technologique les approches retenues sont bien trop naïves, avec des identifications partielles. Les URI sont incomplètes : la liste noire comporte ainsi www.water-melon.jp/shop/img/1008_1.jpg sans préciser le protocole utilisé pour accéder à la ressource. Est-ce http, https, ftp, gopher, wais, bittorrent, GNUtella, autre chose ? Sans identification complète de la ressource, la liste noire désigne paradoxalement à la fois trop largement des éléments, ce qui bloque des publications légales, et ne parvient pas à cibler précisément le contenu à censurer.

Mais aussi, bien sur, un filtrage simple sur un nom de domaine est inefficace car il suffit d'en créer un nouveau; les moteurs de recherche et le bouche à oreille suffisant pour maintenir le référencement auprès des utilisateurs.

Il faut aussi mentionner le chiffrement des connexions rendant inapplicable ce genre de filtrage, ainsi que les effets de différents aspects du routage (NAT, proxies, réécriture d'adresse, cache, etc) qui rendent compliqué ou impossible l'identification de la source et de la destination d'une transaction informatique.

Ce qu'il faut juste retenir est que le filtrage d'internet est actuellement impossible, du point de vue technique. Qu'on se félicite ou non d'un tel état n'a guère d'importance, ce qui compte est de l'accepter afin de pouvoir avancer. Si on part du principe qu'on ne résout pas un problème humain avec un outil technique, il faut alors mettre l'effort ailleurs si « on » souhaite « protéger » les citoyens d'une exposition à des publications estimées dangereuses. Par exemple, en investissant dans l'enseignement et l'éducation au lieu de faire des dépenses dans la répression. Mais au final, il s'agit bel et bien d'un choix de société qui doit impliquer la concertation entre le législateur et le peuple, pour aboutir sur un consensus explicite.

Au final, quelque soit la solution retenue, le résultat sera toujours le même : les utilisateurs faisant un effort minimal pour se protéger ne seront pas affecté par le filtrage, et la très grosse majorité des personnes inquiétées juridiquement ne seront pas représentatives de la cible originale du dispositif de filtrage. Tiens, curieusement cela me rappelle l'histoire des DRM. Ces mesures techniques de protection auront vécu deux années en France pour ensuite disparaître; et si on gagnait du temps en renonçant dès à présent chez-nous à un filtrage similaire ?

Références

mardi 3 mars 2009

Vie quotidienne au CNRS : l'achat d'une webcam

Contexte

Au moment où je commence la rédaction de ce billet (début mars 2009), le CNRS et les universités sont en lutte contre les réformes universitaires imposées par le gouvernement.

Mais en parallèle, la vie quotidienne se poursuit, avec son ensemble de petits tracas. Un exemple concret des problèmes qui encombrent la recherche publique est l'achat de petit matériel. Dans mon cas, il s'agit d'une webcam, la Logitech QuickCam Communicate Deluxe, disponible chez LDLC à 39,90€.

Il se trouve que mon équipe de recherche, SILEX a besoin d'une webcam pour réaliser des expérimentations et des visioconférences. Sans être extraordinaire, cette webcam a besoin d'avoir des caractéristiques précises : compatibilité avec nos systèmes existants, capacités techniques, etc.

Notre choix s'est porté sur cette QuickCam qui équipe bon nombre de foyers français, et qui est disponible un peu partout. Sauf pour le CNRS, qui doit suivre des procédures d'achats particulières : le Marché public (brrr).

Voici donc comment se passe concrètement de nos jours l'achat d'une webcam au CNRS. Et après on s'étonne que la recherche publique va mal…

Fin novembre 2008

Fin novembre 2008, la décision est prise de réaliser l'achat. Muni de l'autorisation officielle de mon supérieur hiérarchique (un courriel), je discute donc avec la secrétaire du laboratoire afin de faire une demande d'achat pour l'équipe.

La démarche est très simple, je n'ai qu'à donner la référence du produit (avec en plus dans mon cas le lien vers la fiche de LDLC) et le secrétariat s'occupe du reste.

Sauf que… plus possible de faire d'achats, le budget annuel est bouclé : il faut attendre mi-janvier 2009 que le nouveau budget soit ouvert et que les vacances soient terminées. Soit.

Mi-janvier 2009

Je réactive la demande d'achat; mais la réponse arrive très rapidement : impossible de commander la webcam. Il faut obligatoirement passer par le marché pour réaliser cet achat, catégorisé par le CNRS dans les « consommables ». Il faut donc faire notre choix dans le catalogue proposé par l'entreprise ayant remporté ce marché.

Mais ce catalogue n'a qu'une seule webcam en référence, qui :

  1. ne correspond pas du tout à nos besoins;
  2. est plus chère de 15% que le prix constaté dans le commerce.

Il nous faut donc trouver une solution. Nous décidons de négocier directement (comprendre, « par email et par fax ») avec l'entreprise ayant remporté le marché sur cette catégorie, afin qu'elle nous propose un produit, à un prix acceptable, qui corresponde à nos besoins. Je ne suis pas sûr que cette démarche soit conforme aux procédures, mais les autres alternatives ne sont pas envisageables :

  • lancer une procédure de demande d'achat hors-marché : c'est long, très long, car ça passe par différentes commissions pour être validé et n'a aucune garanti d'être accepté;
  • réaliser l'achat sur mon salaire, et faire une demande de remboursement : ce qui veut dire ne pas avoir de certitude sur le fait d'être remboursé (car la procédure n'a pas été suivie), et que de toute façon les délais seront astronomiques (environ 6 mois).

L'entreprise répond qu'elle va établir un devis pour nous le soumettre. Entre-temps, la secrétaire fait remonter à l'administration (laquelle ? Je ne sais pas) les prix anormalement élevés du marché (qui a choisi ce fournisseur ? je l'ignore).

Début mars 2009

Rien. Pas de nouvelles précises si ce n'est que « les démarches sont en cours ». Cela fait désormais un peu plus de trois mois que j'ai demandé une webcam à 39€ pour travailler, et je n'ai toujours rien.

Mi-mars 2009

La webcam est arrivée au secrétariat du laboratoire. Il aura en tout fallu 3 mois et demi, ainsi que de nombreux échanges par email, fax et téléphone pour obtenir une webcam grand public achetable partout en France et sur internet.

Conclusion ?

D'un point de vue très concret, une des améliorations simples envisageables pour faciliter la recherche en France serait de simplifier les procédures administratives. Le principe des marchés publics avait à l'origine comme but de favoriser la baisse des prix via des achats de masse, et d'éviter les abus de favoritisme. Mais de nos jours, ce mécanisme des marchés publics bride le travail au quotidien.

Ainsi, le nouveau système mis en place pour les missions impose de déclarer au minimum 7 jours à l'avance les achats de billets de train. Il devient alors très difficile (et long) de se faire rembourser des déplacements impromptus mais tout à fait légitimes.

Parmi toutes les réformes de la recherche publique, il ne faudrait pas oublier celle-ci : simplifier les achats de petits matériels.
 

mercredi 25 février 2009

HADOPI - Le Net en France : black-out

Pourquoi ?

  • Parce qu'HADOPI est technologiquement inapplicable avec les méthodes actuelles de cryptographie;
  • parce qu'HADOPI ne sert qu'à protéger les revenus d'une poignée d'entreprises aux modèles économiques obsolètes;
  • parce qu'HADOPI pénalise l'innovation industrielle en interdisant le développement de nouvelles technologies utilisées dans le reste du monde;
  • parce qu'HADOPI arrive trop tard;
  • parce qu'HADOPI a une mauvaise compréhension des pratiques sociales au quotidien;
  • parce qu'HADOPI est décriée par le parlement européen;
  • parce qu'HADOPI est décriée par la commission européen;
  • parce qu'HADOPI est décriée par la CNIL;

Parce que les citoyens ne veulent pas d'HADOPI, tout simplement.

Quadrature black-out HADOPI

Aller plus loin

vendredi 13 février 2009

Mise à jour de MacOS X Serveur en ligne de commande

Il est possible de mettre à jour MacOS par la ligne de commande, de façon à, par exemple, intervenir à distance sur une machine par SSH. On utilise pour cela la commande softwareupdate depuis un compte ayant les droits d'administration.

L'outil de mise à jour : softwareupdate

Si on les compare à d'autres outils comme apt de Debian, les possibilités de softwareupdate sont fortement limitées. Mais en compensation, il ne faut pas oublier qu'Apple prend en charge via des scripts les différents changements à apporter au système, donc le travail de l'administrateur système est simplifié.

D'ailleurs, softwareupdate ne permet de réaliser que des mises à jour du système, et rien d'autre : pas d'ajout ou de suppression de logiciels, de choix de version, etc. Pour ce genre de chose, on se tournera plutôt vers l'outil installer (man 8 installer)

La commande softwareupdate fonctionne de la façon suivante :

$ sudo softwareupdate --help
usage: softwareupdate <mode> [<args> ...]

        -l | --list             List all appropriate updates
        -d | --download         Download Only
        -i | --install          Install
                <label> ...     specific updates
                -a | --all              all appropriate updates
                -r | --recommended      only recommended updates

        Per-user preferences:
        --ignore <label> ...    Ignore specific updates
        --reset-ignored         Clear all ignored updates
        --schedule (on | off)   Set automatic checking

        -h | --help     Print this help

Le manuel (man 8 softwareupdate) contient également des précisions, avec des exemples simplifiés d'utilisation de la commande.

On constate donc que les possibilités se résument à lister les mises à jour disponibles, et à les installer individuellement ou collectivement. Simple, mais fonctionnel.

Exemple d'utilisation

Pour illustrer l'utilisation de softwareupdate, nous réaliserons la mise à jour de MacOS X Serveur, le vendredi 13 février 2009.

$ sudo softwareupdate -l
Software Update Tool
Copyright 2002-2007 Apple

Software Update found the following new or updated software:
   * JavaForMacOSX10.5Update3-1.0
        Java Update 3 pour Mac OS X 10.5 (1.0), 2959K [recommended]
   * SecUpdSrvr2009-001-1.0
        Security Update 2009-001 (1.0), 48400K [recommended] [restart]

Nous demandons l'installation (-i) de toutes les mises à jour disponibles (-a).

$ sudo softwareupdate -i -a
Software Update Tool
Copyright 2002-2007 Apple


Downloading Java Update 3 pour Mac OS X 10.5    0..20..40..60..80..100
Verifying Java Update 3 pour Mac OS X 10.5
waiting Java Update 3 pour Mac OS X 10.5
Downloading Security Update 2009-001    0.
Verifying Security Update 2009-001
Downloading Security Update 2009-001    0..20..40..60..80..100
Verifying Security Update 2009-001
waiting Security Update 2009-001
Installing Java Update 3 pour Mac OS X 10.5     0..20..40..60..80..100
Done Java Update 3 pour Mac OS X 10.5
Installing Security Update 2009-001     0..20..40..60..80..100
Done Security Update 2009-001
Done.

You have installed one or more updates that requires that you restart your
computer.  Please restart immediately.

il ne reste plus qu'à relancer les services utilisant les composants mis à jour (si on les connaît...), ou redémarrer le serveur (qui est souvent ennuyeux pour un serveur). Apple doit donc apporter des améliorations sur cet aspect.

vendredi 6 février 2009

Utiliser le thème GlassyBleu du portable HP Mini 1000 Mi Edition dans Ubuntu, version Intrepid Ibex

Le portable HP Mini 1000 Mi Edition est vendu avec Ubuntu. Le thème par défaut, noir, est splendide au point de vouloir l'utiliser sur son propre ordinateur.

Utiliser le thème GlassyBleu est très simple sur les systèmes à base de Debian qui ont GNOME comme interface. Le principe est de récupérer les paquets contenant les éléments du thème (fond d'écran, définition des éléments du thème, icones, etc), de les installer puis de les activer dans le compte courant. Cette opération peut être réalisée par un simple script.

#!/bin/bash

tmp=`mktemp -d` || exit 1
cd $tmp

# récupération des archives du thème
wget http://hpmini.archive.canonical.com/mie/dists/hardy-hpmini/universe/binary-lpia/glassy-bleu-browser-skin_0.5_all.deb
wget http://hpmini.archive.canonical.com/mie/dists/hardy-hpmini/universe/binary-lpia/glassy-bleu-theme_21_all.deb
wget http://hpmini.archive.canonical.com/mie/dists/hardy-hpmini/universe/binary-lpia/gnome-backgrounds-hp_0.4_all.deb
wget http://hpmini.archive.canonical.com/mie/dists/hardy-hpmini/restricted/binary-lpia/hp-tbird-theme_0.5_all.deb

# on s'assure que l'interface d'OpenOffice.org sera correcte
sudo apt-get install openoffice.org-style-*

# installation globale des paquets du thème
sudo dpkg -i ./*.deb

# suppression des altérations de thème GTK
gconftool --unset /desktop/gnome/interface/gtk_color_scheme

# définition du fond d'écran
gconftool --type string --set /desktop/gnome/background/picture_filename "/usr/share/pixmaps/backgrounds/gnome/hp/default_background_solid.png"
gconftool --type string --set /desktop/gnome/background/picture_options "stretched"

# définition du thème
gconftool --type string --set /desktop/gnome/interface/gtk_theme "GlassyBleu"

# définition du thème des icones
gconftool --type string --set /desktop/gnome/interface/icon_theme "GlassyBleu"

# définition du thème de metacity
gconftool --type string --set /apps/metacity/general/theme "GlassyBleu"

rm -Rf $tmp

Ce script va définir un style personnalisé dans le tableau de bord « Apparence » d'Ubuntu, et l'activer; également, un thème pour firefox et thunderbird sera disponible pour pousser l'intégration. Il est important de noter que le script n'a besoin d'être effectué qu'une seule fois, et que les paquets installés ne seront jamais mis à jour par la suite. Le thème ainsi défini peut donc être personnalisé à volonté.

jeudi 22 janvier 2009

Participation du Label « Docteur pour l'entreprise » à la Journée Entreprises-Docteurs 2009

Le Label « Docteur pour l'entreprise » sera présent à la Journée Entreprises-Docteurs 2009 (JED 2009), le mardi 27 janvier à Lyon.

C'est l'occasion d'en apprendre davantage sur l'importance des apports que fournissent les docteurs aux entreprises, et comment accélérer le transfert de connaissances et de technologies depuis l'université vers le monde professionnel.

jeudi 15 janvier 2009

Résoudre les problèmes de son sur Ubuntu, version Intrepid Ibex

Historiquement, la gestion du son avec GNU/linux a souvent été une bataille pour l'utilisateur. Même si Ubuntu prend soin d'éviter de retomber dans les guerres de tranchées historiques, il n'en reste pas moins que les problèmes continuent d'exister.

Ubuntu a fait le choix de s'appuyer sur PulseAudio pour présenter à l'utilisateur la gestion du son. Pour faire simple, même si PulseAudio peut travailler de façon autonome le plus souvent il se comporte comme une surcouche à ALSA et à OSS, avec quelques fonctionnalités spécifiques supplémentaires.

Pour l'utilisateur, la principale différence avec OSS et ALSA est l'intégration de PulseAudio dans l'environnement du bureau : applet de gestion, vuemètres des entrées-sorties, panneau de préférences accessibles, etc. Rien de bien indispensable, mais qui donne une vision simple et pratique du réglage et de l'utilisation du son sur l'ordinateur.

Mais le problème est que PulseAudio ne peut pas être utilisé directement par les logiciels audio, ils doivent être programmés en conséquence. Et c'est alors que se pose le problème du point de vue technique, car de nombreux outils et services, anciens et répandus, travaillent différemment sur les niveaux de la pile des services audio. Des passerelles existent pour faire cohabiter et communiquer les logiciels entre-eux, mais le résultat n'est pas satisfaisant pour l'utilisateur final qui doit jongler entre plusieurs technologies.

Quelles sont pour l'utilisateur grand public les conséquences de l'utilisation de PulseAudio ? Principalement, il n'est pas assuré de parvenir à faire fonctionner un logiciel. Ainsi, Skype est réputé pour ses problèmes d'utilisation dans Ubuntu à cause des mixeurs; FlashPlayer nécessite l'installation de bibliothèques particulières pour accéder à PulseAudio; et c'est sans parler des logiciels comme RecordMyDesktop qui réalisent des captures de session.

Une solution simple à ces problèmes est de supprimer PulseAudio du système, afin de basculer complètement sur ALSA. Cela implique de quitter les technologies préconisées par Ubuntu pour s'occuper nous-mêmes de la chaîne audio. Il s'agit naturellement d'une manipulation entièrement réversible.

La première étape consiste à supprimer les paquets de PulseAudio :

apt-get --purge remove pulseaudio* libpulse*

On constate que la dépendance sur le paquet ubuntu-desktop va intervenir et nous obliger à retirer ce paquet. Aucun souci ici, il suffira de le remettre en place avant la prochaine mise à jour du système vers Jaunty Jackalope. Ensuite, nous installons des outils pour gérer ALSA, qui vont nous amener également par le jeu des dépendances les bibliothèques nécessaires (qui sont normalement déjà présentes sur le système) :

apt-get install alsa-utils gstreamer0.10-alsa

Il ne reste qu'à redémarrer la machine pour nettoyer les services. Le résultat est que Skype, FlashPlayer et d'une façon générales toutes les applications utilisant l'audio fonctionnent correctement, sans réglage particulier. Mais on a perdu au passage les jolis vuemètres de PulseAudio.

On pourra affiner le réglage des entrées-sorties audio par les outils alsamixer et gnome-sound-properties.

vendredi 26 décembre 2008

Questions sur le partage de ses supports visuels de présentation

Le support visuel de présentation

Dans le cadre d'une présentation de travail scientifique, d'un cours ou de toute autre situation où la présentation vient compléter une ressource existante, se pose la question du partage du support visuel de présentation (SVP).

De nombreux problèmes peuvent se poser quand il s'agit de partager ce genre de matériel : droit d'auteur, qualité du support (du point de vue de l'auteur, celui-ci l'ayant habituellement terminé trois minutes avant le début de son intervention), volonté de pérenniser le travail effectué, etc. Ici, nous réfléchirons sur la pertinence de réaliser un tel partage, du point de vue du lecteur ou de l'auditeur.

Pour être précis, quand nous parlerons de SVP nous désignerons des documents tels que ceux conçus avec Impress avec pour objectif de soutenir un discours préparé.

Les deux domaines que nous traiterons dans cet article sont celui du travail scientifique, et celui de l'enseignement. Il est peut-être envisageable d'étendre notre réflexion à des domaines comme le marketing ou la communication d'entreprise, mais nous ne nous risquerons pas à faire ce bond.

En restant au niveau général, il est possible de dire que le SVP pour une présentation de travail scientifique sert à préciser le discours, et à illustrer les propos. En ce qui concerne l'enseignement, la problématique est légèrement différente puisqu'il s'agit (pour simplifier, que les ayatollahs de l'IUFM ne m'écorchent pas vif :) d'inscrire le discours de l'enseignant dans la mémoire de l'élève. Le SVP sert alors de support permettant d'ancrer des éléments dans le déroulement du cours afin de les éclaircir et les illustrer.

Pour mémoire, nous rappellerons que la conception d'un SVP efficace repose sur des critères précis. Chaque domaine ayant des modalités différentes (durée, mise en place, etc) pour ses présentations types (communication, soutenance, etc), nous citerons ici juste deux éléments généraux dans leurs approches, avec des recommandations techniques directement utiles :

Ce qui se fait actuellement en matière de partage de support visuel de présentation

Historiquement réalisée par la distribution de livret reprenant des copie-papiers de transparents, puis d'imprimés de documents numériques et d'envois par email, la diffusion des SVP étaient figée et à sens unique; l'auditoire ne pouvant que consommer le support sans pouvoir réagir (ce qui dans un sens n'est pas nécessairement mauvais, car on n'a pas toujours envie d'avoir des retours (surtout public !) trop poussés sur son travail).

Avec l'essor de ce que le buzz ambiant nomme « web social », les intervenants ont cherché à améliorer le partage de leurs SVP en profitant d'outils spécifiques : plate-forme de partage, site de projet, espace de discussion associé au contenu, etc.

Exemples de réalisation :

  • le site communautaire SlideShare : mise en ligne de SVP, dans un format adapté au web : lecture, partage, reprise, regroupement thématique, commentaires...
  • le cours 16.885J / ESD.35J Aircraft Systems Engineering du MIT OpenCourseWare. On y trouve une présentation, des vidéos du cours, les supports et documents utilisés, des illustrations et des liens vers des références. Mais cet aspect du partage de ressources de cours rejoint la problématique de la formation en ligne, que nous n'aborderons pas ici; l'objectif étant de réfléchir sur le partage de SVP
  • sur les système de gestion de contenu tels que Drupal, les SVP peuvent être associés à des fiches de ressources via un mécanisme de fichiers attachés; l'édition de la fiche à la sauce wiki ou la rédaction de commentaires permettant de réaliser l'ouverture vers un mode d'utilisation sociale

Améliorations souhaitables pour les systèmes de partage existant

Ceci étant dit, on peut s'interroger sur l'utilité pour les scientifiques et les enseignants des sites de partage de SVP. Y cherche-t'on un rôle d'archivage personnel ? Un moyen de diffusion simple de notes auprès de l'auditoire ? Un espace d'échanges entre un auditoire et l'intervenant ? L'usage n'est pas clair, et les pratiques restent à définir.

L'argument que je développe ici est que le support visuel de présentation n'est pas autoporté, il ne suffit pas à transmettre une information complète. Son but est de supporter le discours, et non pas de remplacer l'intervenant. Un SVP n'est pas un document qu'on peut lire pour s'informer sur un sujet, auquel cas ce serait un article, et non plus un support; l'intervenant n'aurait alors plus de raison de présenter ce document puisque ce dernier contiendrait déjà toute l'information.

C'est pour cela qu'un enseignant ne peut pas se contenter de distribuer à ses élèves le SVP du cours, ni qu'un intervenant peut simplement diffuser le SVP de ses présentations : il faut associer le corps du discours au message.

Pour moi, un support visuel de présentation (SVP) ne présente pas d'intérêt sans :

  • la ressource sur laquelle porte la présentation. Elle permet de faire référence au matériel discuté.
  • le discours audio de l'intervenant. La parole de l'intervenant, avec ses commentaires, précisions et éventuelles questions de l'auditoire, constitue l'aspect réellement intéressant de la présentation.
  • éventuellement la vidéo de l'intervenant. Cet aspect est particulièrement utile dans le cas de manipulation et de démonstration sur des éléments physiques.

Le partage du support visuel de la présentation permettant alors quand à lui une consultation personnelle du support utilisé afin de, par exemple, rafraîchir un souvenir sur un point précédent ou encore en avoir une meilleure lecture (lumière sur l'écran du SVP, mauvais angle de vue, etc). Mais il ne fait plus office de matériel unique de référence.

En s'appuyant sur ces réflexions, je ressens les besoin suivants d'améliorations dans les outils existants de partage de SVP :

  1. avoir la possibilité de faire le lien entre un (ou plusieurs) documents et son (ses) SVP associés.
  2. avoir la possibilité d'associer ses sources (LaTeX par exemple) au SVP pour ne pas avoir à disposition que la version compilée, impossible à retravailler.
  3. avoir la possibilité d'associer des enregistrements audio et vidéo d'une présentation faite avec un SVP.
  4. avoir un espace de discussion associé à chaque SVP

De cette façon, il devient alors possible pour la personne intéressée par un travail de rassembler tous les éléments le concernant (documents, support de présentation, discours, etc.), et également de réagir si l'intervenant souhaite solliciter un retour de son auditoire.

lundi 22 décembre 2008

Utiliser un ordinateur portable comme eBook pour lire des documents

Idée générale

Actuellement, mes travaux me demandent de lire beaucoup de documents numériques, principalement sous forme de fichiers PDF et OpenDocument. Je me suis alors posé la question d'une méthode de travail pour éviter les problèmes habituels liés à cette activité : fatigue oculaire, mauvaise position du corps, etc. Je présente ici ma solution actuelle.

L'idée générale est de pouvoir travailler dans mon environnement informatique habituel, d'être capable de basculer très simplement dans une situation de lecture, pour revenir à la situation originale. L'accent a donc été mis sur la simplicité d'utilisation, dans le cadre des configurations existantes.

Cadre technique

Le cadre technique est le suivant :

  • ordinateur : portable Dell Latitude D830
  • système d'exploitation : Ubuntu, version stable actuelle (Intrepid Ibex)
  • lecteur de PDF : evince
  • lecteur d'ODF : OpenOffice.org

La rotation de l'écran est assurée par l'extension RandR de X.org. Le pilotage de la rotation se fait par la commande xrandr.

Mise en place

Au niveau de l'utilisateur, la mise en place de l'environnement de lecture se fait par l'utilisation de scripts ouvrant les documents avec des modalités adaptées. Ainsi, pour un PDF on peut envisager le script suivant qui fait pivoter l'écran, ouvre le document en plein écran, et à la fin remet l'écran en mode horizontal :

#!/bin/bash

xrandr -o left
evince --fullscreen "$1"
xrandr -o normal

Ou encore pour une série d'images dans le dossier courant :

#!/bin/bash

xrandr -o left
gqview --fullscreen "$1"
xrandr -o normal

La situation typique d'utilisation est celle-ci :

  1. je travaille dans l'environnement traditionnel, avec un affichage en mode horizontal
  2. dans un terminal, j'appelle le script de lecture sur le document désiré
  3. l'ordinateur bascule dans l'environnement de lecture, avec un affichage vertical plein écran
  4. je lis
  5. à la fin de la lecture, je ferme le document
  6. l'ordinateur rebascule automatiquement vers l'environnement traditionnel

On peut constater que si pour le système d'exploitation la rotation ne pose aucun problème, l'ouverture du document dans un mode de lecture adapté dépend uniquement du logiciel : plein écran, réglage de barre d'outil, etc. Ici, je m'appuie sur ma configuration habituelle d'evince et spécifie que je souhaite ouvrir le document en mode « plein écran ». La rotation étant déjà effectuée, l'affichage se fait en conséquence. À la fin de la lecture, je n'ai qu'à fermer le document, et donc quitter evince, pour que le script exécute la dernière instruction et rétablisse l'orientation normale.

Exemple de lecture

eBook - portable stableL'ordinateur portable se cale très bien en position assise, légèrement en arrière, en prenant appui sur les cuisses.


eBook - prise en main Prise en main de l'ordinateur. En raison du poids (1,5kg) et de la chaleur, il est préférable d'avoir une position stable.


eBook - contrôle au touchpad et au clavier Le contrôle de la lecture se fait soit par le touchpad, à hauteur médiane, soit par le pavé directionnel, en bas.


eBook - page plein écran Les pages sont affichées une par une, en plein écran. Tout en haut se trouve une barre d'outil indiquant le numéro de page et qui permet la navigation par section.


eBook - contraste élevé Même dans le noir ou en pleine lumière, l'eBook est lisible. Un écran de qualité avec un angle de vue large permet de ne pas être figé dans une position unique durant la lecture.

Améliorations envisagées

Réaliser l'inversion des axes du touchpad pour permettre une utilisation aisée du pointeur en position verticale. Cela permettra d'utiliser la navigation hypermédia dans les documents, et d'envisager la consultation du web.

Mettre en place différents jeux de configuration pour les applications. Ces jeux de configuration, spécifiques à chaque environnement de travail (eBook, 2e écran vertical, portable en déplacement, etc), permettrait de basculer complètement de façon dynamique d'un environnement, pour avoir des réglages adaptés au niveau des applications.

mardi 18 novembre 2008

Framework pour outils collaboratifs

Adobe a ouvert les inscriptions pour participer à ses phases de tests pour Cocomo.

Cocomo est un ensemble d'API, d'outils et de composants pour Flex (une sorte de Flash, pour faire simple) permettant de créer des applications communicant entres elles, avec l'accent mis sur la collaboration (et donc derrière la synchronie).

On y retrouve des composants de tableau blanc, de vidéoconférence, etc. Les applications sont stockées sur les serveurs d'Adobe, et déployées à la volée chez l'utilisateur.

Le projet Cocomo est dans l'air depuis plusieurs années. Là, on devrait voir arriver assez rapidement des démos publiques. Le seul problème est le support sur le client : il faut voir comment ça va tourner dans les navigateurs web.

Mais cette technologie, si Adobe ne la verrouille pas trop, a des chances de devenir inévitables dans les prochaines années. Sun et ses applets java risque de ne pas apprécier…

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